25 juillet 2015: Aventure à Canchaque

Publié le 25 Juillet 2015

Il paraît que mes amis d'ici lisent mon blog. Puisque je rédige en français, je me croyais isolée de ce public, mais j'avais oublié l'existence de Google Translate.

Crime, va falloir que je fasse attention à ce que j'écris sur eux!







(Ça, ou je devrai utiliser le plus d'expressions québécoises que possible, pour être bien certaine que leur traduction automatisée soit tout croche.)

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Le bus vers Canchaque était un peu broche à foin. J'imagine que c'est ça que ça donne, payer seulement 12 soles (environ 5$) pour un trajet de bus.

C'était pas ben ben propre. Il y avait de la poussière partout, et des traces de je-sais-pas-quoi ici et là. Le truc, c'est de pas penser à toutes les personnes qui sont passées par là, et qui ont eu aussi chaud que toi, pendant trois heures, dans ce même siège.

J'ai partagé mon espace avec mes nouveaux amis, Gertrude la mouche et Rita l'araignée (ou en tout cas, je pense que c'était une araignée; elle courait pas mal vite, j'ai pas eu le temps de compter ses pattes.) J'ai aussi fait la connaissance d'une bibitte non identifiée qui se promenait tout bonnement sur mon bras, mais je n'ai pas eu le temps de lui donner un nom avant de lui sacrer une claque un peu violente. Un triste sort.

(Je l'ai revue se promener sur mon siège un peu plus tard, alors je pense qu'elle est correcte.)

On s'est posé la question, si on allait revenir avec la même compagnie de bus. Évidemment, on ne tolérerait pas ce genre de choses dans nos pays respectifs, mais en voyage, nos standards changent. Si c'est l'option la moins chère, et bien... Viva Peru!

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Pierre était complètement saoul. La plupart d'entre nous étaient rentrés tôt la veille, en raison de notre départ assez tôt ce matin, et Pierre nous avait tous aidés à attraper des taxis sécuritaires. Quand on s'est laissés, il était encore en très bon état.

La fête ne s'est pas terminée là pour lui, car ce matin, à 8:00 à la gare de bus, il ne tenait pas debout. Nelson et Fernanda (une nouvelle stagiaire du Brésil), qui dorment chez lui et qui sont donc venus à la gare en sa compagnie, n'étaient pas de bien bonne humeur.

Par chance, aucun d'entre nous n'était assis à côté de lui dans le bus (on pouvait sentir son haleine deux rangées plus loin). Je plains le pauvre homme qui s'est fait assigner le siège numero 6, à côté de lui. Au moins, Pierre s'est endormi assez rapidement dans le trajet, et ne s'est réveillé que pour demander de l'eau.

Mine de rien, c'est lui qui connaît la maison où on doit dormir pendant la fin de semaine. C'est lui qui mène.

... Hum.

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Je me suis fait réveillée après environ deux heures de route, par le rire à la fois amusé et nerveux d'Angela à côté de moi. Le bus était en train de s'engager dans une route qui n'était clairement pas une route. Du sable, de la roche, quelques petites maisons pratiquement dans la chemin.

"Is that even safe?"

J'avais le choix entre demeurer témoin de la manœuvre et être stressée, ou me rendormir.

Je me suis rendormie.

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Un peu plus tard, j'ai ouvert les yeux et l'autobus prenait un virage très serré au bord d'une falaise, avec quelques petits blocs de béton en guise de clôture.

J'ai refermé les yeux.

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La bonne nouvelle dans tout ça, c'est que grâce à nos sièges au devant de l'autobus, on a pu prendre de belles photos. (Entre deux siestes, et quand la fumée produite par l'autobus ne bloquait pas la vue.)

25 juillet 2015: Aventure à Canchaque

On est arrivé vers 11:30, en vie. On a pris possession de notre chambre, dans laquelle il allait falloir se coller pour tous y dormir. (Nous étions 7, et d'autres allaient arriver en après-midi, et d'autres encore le lendemain matin. Nous avions 6 lits à notre disposition.)

Nous avons rapidement décidé de rentrer le samedi pm, plutôt que dimanche comme initialement prévu. Non pas parce que c'est ennuyeux, mais parce que nous allions voir tout ce qu'il aurait à voir assez rapidement, et avec tous les gens qui s'en venaient plus tard, mieux valait leur laisser un peu de place en évacuant avant la 2ème nuit.

Nous avons commencé par dîner. Pierre nous a d'abord emmenés dans un petit resto qu'il connaissait, en nous disant que c'était le moins cher du coin. Quelques-uns d'entre nous ont toutefois eu quelques craintes concernant la salubrité des lieux, alors on est allé voir ailleurs. On s'est assis dans un autre restaurant, qui était beaucoup plus propre, mais les prix étaient significativement plus élevés. Après maintes délibérations (et Angela et moi dans le milieu qui s'en foutaient complètement), on est revenu au point de départ dans le petit resto miteux.



D'expérience, la meilleure nourriture que j'ai mangée en voyage était souvent la moins chère, et dans des endroits douteux. Je n'avais donc aucun problème à manger là. (Après avoir mangé dans les rues de la Chine, plus rien ne me fait peur.) Et effectivement, c'était très bon. Les plus réticentes en sont sorties agréablement surprises. On a mangé du porc avec du riz, de la salade, du maïs cuit de façon obscure et des bananes frites. Ce n'était pas la meilleure nourriture que j'ai mangée, mais pour 7 soles, c'était parfait. Je n'ai pas pu tout finir!

Je dois avouer par contre que je me tanne un peu pas mal du riz. Il y en a partout. Les péruviens ne sont pas très portés sur les légumes. A la place, ils multiplient les féculants. Des patates et du riz dans une même assiette, c'est courant. La salade, c'est un peu plus rare.



(Je commence a m'ennuyer des légumes. Venant d'une personne qui aime tellement le junk food, ça vous donne une idée.)

Je n'ai pas encore réussi à déterminer si j'allais maigrir ou prendre du poids pendant ce voyage. J'ai toujours maigri en voyageant, même lorsque j'ai séjourné dans des pays reconnus pour leur nourriture engraissante (genre, l'Allemagne), mais là, je suis pas sûre. Je marche tellement que je devrais maigrir. Mais je mange tellement de riz/pain/patates en quantité industrielle que finalement, c'est pas évident.

La différence est peut-être que je suis en famille d'accueil cette fois. Je ne contrôle pas ce que je mange, ni les quantités (j'ai peur d'être impolie en ne finissant pas mon assiette). C'est dangereux.



Bref, pu capable du riz. Même notre asiatique de service Nelson n'en peut plus. Apparemment, le riz ici est pas pareil qu'en Asie. C'est vrai que là-bas, le riz est servi en plus petites quantités, mais préparé avec plus grand soin. Ici, la quantité vient avant la qualité.)

Le hamburger que nous avons mangés en soirée a fait du bien.

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En arrivant à Canchaque, nous avions une mission: rendre Pierre misérable en faisant le plus de hiking que possible.







Ça a marché. Pendant que nous grimpions la montagne près d'un petit village à côté, il s'est arrêté à mi-chemin, et nous a dit de le ramasser quand on redescendrait. Il a dormi par terre en nous attendant, et sur le chemin du retour vers Canchaque, il a pris un bus-minivan pour rentrer plus rapidement (et aller vomir dans le confort des toilettes de notre hebergement). Pendant ce temps, nous sommes rentrés à pied.

Une fois à Canchaque, après plus de deux heures de marche et d'escalade, nous nous sommes récompensés avec de la crème glacée, que nous avons dégustée sur la place centrale, sur un banc de parc, tranquilles, à regarder les enfants jouer.







Il n'y a pas de wifi ici. Alors les enfants du coin connaissent encore les bienfaits de jouer dehors. C'est rafraîchissant.

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Paty et Fernanda sont rentrées à Piura le soir même. Fernanda n'avait pas envie de rester passer la nuit, et Paty l'a accompagnée.

Les autres qui nous rejoignaient en soirée sont arrivés tard, car leur bus a eu des problèmes en chemin (je ne suis étrangement pas surprise). À leur arrivée, on leur a présenté la merveilleuse chambre et on a attribué les lits. Par chance, on a juste le bon nombre de personnes pour pouvoir dormir deux par lit, sans avoir personne par terre. (La nuit prochaine, avec ceux qui arrivent demain matin, ça risque d'être une toute autre histoire. Mais ça, c'est pas notre problème, on sera de retour à Piura.)

Angela, Maria, Nelson et moi avons passé la journée ici (en plus de travailler ensemble dans le même projet de stage), alors nous avons une petite chimie que nous n'avons pas encore avec tous les autres (qui pour la plupart sont de nouveaux stagiaires qui viennent d'arriver.) On a nos petites 'inside jokes', et on se surnomme les Fantastic Four.

Team #early

On a réquisitionné les deux lits du fond, qu'on a rapprochés pour tous dormir ensemble.

Team #litsdufond

Et on s'entend tous sur une chose: fuck la douche. On est tous sales, la chambre est pleine de bibittes, les lits sont couverts de la poussière du plafond, et le bus de demain va encore être dégueu. On se lavera à Piura.

Team #fuckladouche

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En soirée, Pierre voulait nous emmener voir une maison d'où on peut apparemment avoir une belle vue de la ville. Il était tard, alors nous ne comprenions pas pourquoi c'était un bon moment pour y aller (il faisait noir, et la ville n'est pas éclairée à l'excès), mais on l'a quand même suivi.



En arrivant, on s'est fait dire par une dame que c'était fermé et qu'il fallait revenir le lendemain. Alors évidemment, les gars ont décidé qu'on allait y aller quand même, mais en passant par un autre chemin, pas éclairé. Et c'est ainsi que la plupart des films d'horreur commencent: une gang de jeunes et une très mauvaise idée.

Après quelques minutes de marche, dans la pénombre complète, et tout le monde un peu sur les nerfs, il n'a fallu qu'une chose: un cri. Pierre a crié, une personne a commencé à courir, et ce fut la fin. Tout le monde s'est mis à crier et courir, sans savoir pourquoi. L'effet de groupe à son meilleur.

Il s'avère que c'est le chien errant qui nous suivait depuis l'auberge qui a frôlé la jambe de Pierre, ce qui lui a fait peur. Le reste...

Au fond, on savait tous un peu qu'il n'y avait rien de dangereux, mais dans ce genre de situation, on se dit qu'on aime mieux avoir honte plus tard que mourir là maintenant. Simple réflexe de survie.

Le chien a probablement eu aussi peur que nous tous. C'est probablement pas ce à quoi il s'attendait quand il a commencé à suivre cette gang de jeunes. Je suis surprise qu'il ait continué de nous suivre après ça.

En tout cas, ceux qui étaient fatigués ne l'étaient plus après ça.

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Le plafond de notre chambre est plein de toiles d'araignées et de bibittes mortes. Ça nous tombait dessus, occasionnellement, alors j'ai dormi avec mon foulard dans la face, au cas.



Malgré tout, on a vraiment bien dormi. Les lits étaient confortables, et on était pas si serrés que ça. Avec les deux lits collés, ça allait bien, dormir à 4. Les lits étaient un peu plus grands que des lits simples, mais pas tout à fait des lits doubles. À quelques reprises, je me suis réveillée parce que je commençais à rouler sur Angela, mais à part ça, ça s'est bien passé.

On s'est levés à 8:30 ce matin. On est allé déjeuner dans le même petit resto miteux que la veille (1 sol pour un pain avec un œuf, c'est même pas 50 sous canadiens). La dernière gang de stagiaires est arrivée en bus pendant quon mangeait. Nous étions alors officiellement 22.

Ça a donc pris du temps avant qu'on parte pour visiter les chutes (la principale attraction de Canchaque), avec tout ce monde qu'il fallait attendre. Il y a tellement de nouveaux, il y en a au moins la moitié dont je ne connais pas le nom.

La dynamique était un peu plus agréable (et efficace) avec notre gang de 7 de la veille, qui était arrivée tôt. En grand groupe, c'est évidemment pas pareil. Mais on a quand même eu du fun.

On a marché jusqu'aux chutes. Ce n'était pas une très longue marche (surtout comparé à la veille), mais j'avais mis des pantalons longs, vu qu'il faisait un peu plus frais et que je m'étais fait piquer par des moustiques pendant la nuit. (Je suis la seule à m'être fait piquer. Il faut croire que je les attire. Je sers d'anti-moustique à tous les autres.) Alors j'ai eu chaud pas mal, c'était toujours en pente, on grimpait constamment.

La cascade était très jolie, mais surtout paisible. On y a passé plus d'une heure. On s'est mouillé les pieds un peu. Ça a fait du bien.

25 juillet 2015: Aventure à Canchaque

Dans cet état d'esprit paisible, Maria, Beatriz et moi nous sommes retrouvées à réfléchir, et discuter de notre stage ainsi que de l'ère technologique dans laquelle on vit. Il devient tellement facile d'aller dans une communauté défavorisée pour faire du "travail humanitaire", prendre plein de photos, les publier sur Facebook, et revenir à la maison en se convaincant qu'on a changé le monde et qu'on est dont une personne extraordinaire. C'est facile de critique Christina Aguilera qui se prend en photo avec de jeunes enfants africains et exige ensuite son revitalisant et sèche-cheveux dans sa chambre, mais nous, dans tout ça? Où est-ce qu'on se situe? Je suis moi-même coupable d'avoir pris des photos des classes avec lesquelles nous travaillons et de les avoir publiées sur les médias sociaux ou sur mon blog. Ces photos, elles me parlent, et je n'espère pas ainsi améliorer mon image, mais l'impact que nous avons en bout de ligne, est-il significatif? En six semaines (incluant une semaine de congé pour la fête de l'indépendance et plein de petits congés parce que les profs sont malades ou les élèves sont au musée), peut-on faire une différence? Ou pouvons-nous seulement espérer que le projet se poursuive après nous, avec d'autres stagiaires qui se sentent touchés par la cause, et qui contribueront comme nous à apporter un changement, petit à petit?

Peut-être pouvons-nous quand même nous réjouir des petites différences. Avant, les enfants ne connaissaient rien de l'anglais, et aujourd'hui ils savent compter et possèdent un petit vocabulaire. Avant, ils ne connaissaient probablement pas grand chose en dehors de leur communauté, et aujourd'hui, ils savent que le monde est grand, et qu'il y a beaucoup de pays en dehors du Pérou. C'est une chose de voir une carte ou d'entendre les noms d'autres pays, c'en est une autre de rencontrer des gens du Canada, de Taiwan, de Hong Kong, du Brésil, du Salvador, de l'Autriche, du Malte, des Etats-Unis et de la Colombie en l'espace d'un été. Nous ne pouvons qu'espérer que ces petits changements auront une quelconque importance pour eux.

Malgré tout, je ne peux chasser l'impression que ceux qui gagnent vraiment quelque chose dans tout ça, c'est nous, plus que les enfants avec lesquels on travaille. J'ai beau avoir déjà voyagé dans plusieurs pays avant le Perou, je continue à prendre conscience de mon ignorance face aux réalités différentes de la mienne. J'ai des préjugés, des idées préconçues, et j'apprends à les démonter et revoir ma conception de la pauvreté dans le monde. Elle prend de nombreuses formes, et ce n'est pas notre présence ici qui va miraculeusement faire une différence.

On laisse la marque qu'on peut.

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Sur le chemin du retour de la cascade, on s'est arrêtés manger à un endroit un peu louche. Je ne crois même pas que c'est un restaurant à la base. C'est une petite maison sur le chemin. On l'avait remarquée en se rendant vers la cascade parce qu'un énorme porc était couché par terre devant la maison, attaché par les pattes, immobile, mais vivant. Je ne savais pas trop quoi en penser (ça me semblait un peu cruel, mais avec toutes les histoires d'horreur qu'on entend sur le traitement des animaux dans certains abattoirs chez nous, peut-on vraiment arriver avec nos grands sabots et commencer à juger les gens d'ici?)

Quand certains de notre groupe se sont entendus avec l'un des hommes de la maison pour un repas de porc à 5 soles par personne, j'étais un peu hésitante, mais après avoir mangé du chien en Chine, du sang de canard à Taiwan et des araignées du Cambodge, je ne suis plus tellement en mesure de faire ma princesse.

On a sorti les bancs de bois, les petits tabourets de plastique orange, et on s'est improvisé une salle à manger sur leur balcon, à la bonne franquette. Le repas n'avait rien de bien compliqué, c'était en fait pas mal la même chose que ce qu'on avait mangé la veille pour dîner au petit resto miteux (du porc, du riz et du maïs), mais je trouve que c'était meilleur aujourd'hui (et moins cher!) Apparemment, les fourchettes étaient pas ultra propres (d'après certains de mes camarades), mais je n'ai pas regardé. Mon truc de survie en voyage, c'est de pas savoir. Les gens ignorants sont toujours les plus heureux.

Alors que nous mangions tous allègrement, en silence parce que nous avions faim et que c'était bon, les propriétaires ont semblé juger que c'était le moment idéal pour abattre le porc.

Ça a commencé avec des cris porcins, paniqués, un peu comme les cris lointains qu'on entendait de l'abattoir situé à l'arrière de ma maison d'enfance, à St-Alban. Mais là, ce n'était pas lointain, c'était juste à côté. Un mince mur nous séparait de ce qui se passait.



Quelques garçons se sont précipités pour aller voir. Apparemment, le carnage n'avait pas encore commencé, ils ne faisaient que déplacer le porc. Mais lui, il savait ce que ça voulait dire.

Les cris se sont calmés.



"Is it dead yet?" Fit une voix timide. On avait tous arrêté de manger. On attendait.

Les cris ont repris, et les garçons curieux qui regardaient la scène nous ont informé que ça avait commencé pour de vrai. C'était beaucoup plus fort et troublant qu'avant, la panique avait laissé place à la détresse. Certains garçons initialement sortis voir ont retraversé de notre côté, et se sont bouché les oreilles pour ne pas entendre. Le reste d'entre nous demeurions immobiles, les yeux ronds, et notre assiette tenue bien serrée entre nos doigts.

Les cris se sont calmés. "Is it dead yet?"

Quelques gémissements nous ont signifié que ce n'était pas terminé, mais ça achevait. Ça a continué encore un moment, avant que tout son ne cesse définitivement. Le reste des garçons sont revenus, et ont confirmé que c'était terminé. L'un d'entre eux est resté proche de la rampe, la tête penchée dans le vide. Son repas n'avait plus l'air de trop bien passer.



Les fourchettes ont tranquillement recommencé à se faire aller, en silence. Les hommes dont l'estomac n'était pas trop affecté se sont mérité les restants de ceux qui n'avaient plus faim. (Les blagues sur le fait que nous mangions le frère de l'autre n'aidaient pas.)



De là où nous mangions, nous ne pouvions pas voir la scène, mais nous pouvions voir le sang qu'ils nettoyaient, couler le long de l'escalier. À la sortie, nous les avons vus verser de l'eau chaude sur la carcasse, apparemment pour vider le porc de son sang. (Non pas que mes compagnons de voyage soient des experts. Je n'ai pas posé de questions.)



Alors que je prenais des photos, je ne pouvais m'empêcher de penser à Clara Malaussène, dans la série de romans de Daniel Pennac, qui vit la vie au travers de son appareil photo, et immortalise les moments présents (souvent horrifiants) par une photo. On m'a jeté quelques regards quand j'ai sorti mon appareil photo, mais quelques-uns ont par la suite fait de même.



En descendant la pente qui nous ramenait à Canchaque, une petite ruisselle d'eau ensanglantée nous suivait.



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Angela, comme moi, tient un blog sur son voyage. Le running gag à travers la fin de semaine, dès que quelque chose de douteux/dégoûtant/déplaisant se produisait, était de se rappeler, comme un mantra:



"Think about the blog. This will be a great story for the blog!"



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Le bus de retour était moins sale, mais brassait pas mal plus. Malgré tout, on a dormi pas mal tout le long.



La douche au retour a fait du bien.

Rédigé par la-grande-fugue

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P
Ils ne tuent pas l'animal avant de l'éventrer!?
Répondre
L
Ils ont tué le porc avec une incision près du cou. D'après les témoins, l'animal est mort relativement rapidement (en tout cas, on espère), et les longs cris ont en grande partie été dûs à l'anticipation, plus que la souffrance elle-même.<br /> <br /> Mais une incision au cou, ça fait du sang partout.