Semaine 4: Caroline et les cambrioleurs espagnols

Publié le 14 Octobre 2018

Semaine 4: Caroline et les cambrioleurs espagnols

Septembre 2017

Je vais me coucher, un soir, tard le soir, et me retrouve englobée par une masse d'araignées miniatures, si nombreuses qu'elles couvrent toute la surface du plafond. J'en tue la moitié ce premier soir. Le reste, dans le courant dans mois suivants.

Traumatisée, j'affirme: "This is THE WORST!"

Septembre 2018

Je suis à Nürnberg, en Allemagne. Je rentre à la maison dans deux jours.

J'ouvre l'oeil, à une heure du matin, parce que la peau me démange. Rien d'inhabituel: je viens de prendre une douche, j'ai la peau sèche, donc ça pique. Rien d'inhabituel

Mais un mauvais pressentiment ne veut pas me laisser tranquille. Je repense aux punaises de lit que nous avons brièvement eues à Toronto, en 2017. À quel point il avait été difficile de s'en débarrasser. À quel point je n'avais pas pu dormir tranquille, jusqu'à ce que je me débarrasse de mon vieux lit en bois plein de trous (et de cachettes), et que tout cesse enfin. La paix.

Incapable de me débarrasser de l'idée envahissante, j'allume la lampe de poche de mon téléphone. Je braque son jet de lumière droit sur une grosse punaise de lit bien juteuse.

J'en vois une, j'en vois mille. Deux autres sur le mur à ma droite, trois sur le matelas à ma gauche. Je me jette hors du lit, et je les vois partout. Sur le matelas, l'oreiller, les murs, le sol. Affamées, elles grouillent et se déplacent rapidement.

Je ramasse mes cliques et mes claques, je sors de la chambre et passe la nuit dans la cuisine, à inspecter mes bagages frénétiquement.

Je me dis dans un murmure, "Nope. THIS is the worst!"

17 Octobre 2018

C'est un mercredi, nous revenons d'un souper chez des cousins de la famille. Les grands-parents repartent à Mallorca le lendemain, ce qui justifie la célébration (un souper d'aurevoir) en milieu de semaine.

Nous revenons à la maison vers 23h15. Ma chambre est la première pièce à gauche de la porte d'entrée. Tout de suite en entrant, je remarque la porte de ma chambre entrouverte. Tiens, il me semblait pourtant l'avoir fermée avant de partir.

J'allume les lumières, alors que la famille se déchausse encore tranquillement dans l'entrée. Les portes de mes armoires sont ouvertes, leur contenu déversé sur le sol. Mes tiroirs sont ouverts, leur contenu viré à l'envers. Ma boîte à bijoux est par terre, ouverte. Rien de brisé, mais un grand désordre.

Confuse, je me retourne lentement vers le reste de la famille, qui n'a pas encore vu l'état de ma chambre. Je croise le regard d'Alba, qui me sourit, mais fronce les sourcils en voyant mon expression perdue.

"What happened here?" je demande, en pointant l'intérieur de ma chambre. Naïve, je semble incapable d'en venir par moi-même à la conclusion évidente.

Alba, insouciante, jette un oeil à l'intérieur de ma chambre, et aussitôt, elle perd son sourire. Elle tourne son regard vers le couloir. La porte du garde-manger et de la garde-robe sont entrouvertes. Ce qui avait semblé une marque d'inattention s'ajoute maintenant à un portrait tout autre.

"MooooOOOOM WE GOT ROBBED!" 

Alba se précipite à l'étage pour évaluer les dégâts. Teresa, après avoir constaté l'état de ma chambre, nous invite tous à sortir de la maison sans rien toucher, pendant que Xavier appelle la police. Mais personne ne suit ses conseils: Eudald a rejoint sa soeur à l'étage, pendant que les grand-parents évaluent l'état des autres pièces du rez-de-chaussée.

Et au travers de tout ça, je me tiens au milieu de désordre de ma chambre, et je me dis.

"Ah ben tabarnak."

***

Liste des objets de valeurs traînés avec moi en Espagne:

- L'ordinateur: il était toujours là, sur le bureau, là où je l'avais laissé.

- La tablette: Toujours dans la même armoire, qui ne semblait pas avoir été fouillée. (Elle était sous une pile de livres, magazines et cahiers. Peut-être était-ce une chance.)

- Le téléphone: il était avec moi.

- Le porte-feuilles et les cartes: avec moi aussi.

Rien ne semblait manquer à l'appel. J'assume que les voleurs n'étaient pas intéressés par mes bas et mes cahiers de note, je ne me suis pas donné la peine d'en faire le décompte.

À l'étage, Alba était en pleurs: l'argent qu'elle économisait dans une petite cachette dans sa chambre avait été volé.

Nous ne pouvions rien voir d'autre qui semblait manquer pour l'instant.

Puis j'ai eu un flash, mon coeur s'est mis à battre la chamade: mon passeport.

***

Fausse alerte: le passeport était aussi toujours là, dans le même tiroir, qui ne semblait même pas avoir été touché. Peut-être l'avaient-ils ouvert, avaient vu une pile de papiers en anglais, et s'étaient dit "ain't nobody got time."

"They were only looking for money," a constaté Xavier, après avoir confirmé la présence de tous les objets de valeur de la maison. Ordinateurs (certains pas mal plus modernes et dispendieux que le mien, ce qui éliminait la théorie que le mien était juste trop moche), télé, tablettes, etc. Tout y était. Mais tout argent cash avait été pris.

Par chance, je traîne peu d'argent cash, et je le garde toujours avec moi. Il n'y avait donc rien d'intéressant dans ma chambre pour eux.

"Do we know how they even came in?" j'ai demandé à Alba et Xavier. Je ne comprenais pas. La maison est entourée d'une clôture, qui était verrouillée. Certes, elle n'est pas plus haute que mon front, et je ne suis pas très grande, alors il est relativement facile de grimper et sauter par-dessus, si on est grand et agile, mais après ça il y a la porte d'entrée: c'est le genre que, même si elle est déverrouillée, il faut l'ouvrir avec une clé. Il n'y a pas de poignée qui tourne. La seule différence entre "verrouillé" et "déverrouillé" est le nombre de tours qu'il faut faire avec la clé.

Et la porte avait définitivement été verrouillée avant de partir.

La fenêtre de ma chambre, juste à côté de la porte d'entrée, était intacte, alors ils n'étaient pas passés par là. La porte arrière est le genre qui ne s'ouvre pas de l'extérieur, car elle se verrouille de l'intérieur avec un loquet solide.

"Yeah. They climbed to Eudald's balcony upstairs, and forced the door. Then they left from the back door, since they could unlock it from inside."

C'était du monde motivé, pour une petite poignée de cash minable.

***

Les policiers sont arrivés vers 23h40, et sont repartis après avoir pris connaissance de l'état des lieux, et pris des photos. Il y aurait un suivi le lendemain. 

Vers 1h du matin, nous sommes allés nous coucher. Nous avions tous du travail ou de l'école le lendemain.

J'ai lu un peu, puis je me suis couchée vers 2h. Je devais me lever à 8h.

La maison était maintenant silencieuse, tout le monde dormait à l'étage. J'ai fermé les lumières, et j'ai laissé le silence et la pénombre me hanter jusqu'à ce que je m'endorme enfin.

***

(Je confesse: j'ai rallumé la lumière deux fois pour inspecter les recoins de ma chambre et m'assurer qu'il n'y avait rien *heum* personne *heum* de caché. Rien de malsain.)

***

Le lendemain, je suis allée travailler, épuisée. J'ai fait une sieste en après-midi, ça m'a replacé le système un peu.

Je suis allée faire mon tutorat, je suis revenue, j'ai écrit.

On ne m'a rien volé. Des petits cambriolages, ça arrive parfois, c'est pas dangereux.  Bien que ce soit déstabilisant de revenir à une maison fouillée et mise à l'envers.

"We have lived here for over 18 years and this had never happened. You have been here for 3 weeks and this happens. You must think this is a crazy town. But we promise, this is not usual. It never happens!"

La famille était mal. On dirait qu'ils étaient plus mal à l'aise face à mon expérience d'intégration chamboulée plutôt qu'en rapport avec l'argent volé à l'étage. Je leur ai assuré que ça n'affectait ma perception de ce nouveau chez-moi. Ce genre de choses, ça peut arriver n'importe où. À Québec, notre voisin avait déjà surpris un jeune homme louche dans notre cour, qui semblait examiner les fenêtres d'un peu trop près. Nous avions aussi entendu parler d'un vol ou deux dans le quartier. Ça existe partout, bref.

On s'en est bien sorti, somme toute.

Et la routine s'installe quand même

J'ai beaucoup d'amis aux nationalités très différentes les unes des autres. Avec la plupart, l'anglais est la langue qui nous rassemble.

Beaucoup de mes amis anglophones s'amusent à prétendre parler français. Leur truc le plus populaire: ajouter "le" à l'avant de tout mot anglais, et voilà, ils parlent français!

(Can you pass me le book? I am going to le toilet. Am I doing it, am I speaking le français yet?)

Cette semaine, les grand-parents paternels restaient à la maison, puisqu'ils habitent à Mallorca, une île idyllique où ils passent leur retraite tranquille, au bord de la mer. (Rendez-vous service, n'allez pas googler Mallorca. Ça va juste vous faire chier.)

Le grand-père parle un peu de français, ici et là. La grand-maman, elle... elle essaie, on va dire.

À la manière des anglos et leur "le" magique, elle utilise le mot (si on peut appeler ça un mot) "Loulou" comme passe-partout, pour boucher les trous de sa syntaxe. On ne sait pas d'où ça vient, la théorie qui circule c'est qu'elle a pris ça dans une annonce à la télé. Ses communications avec moi sont donc... spéciales.

Elle me tend un paquet de cigarettes et, "Loulou fumez?" (Tu veux une cigarette?)

Ou bien elle pointe mon livre et me demande: "Loulou c'est quoi?" (Qu'est-ce que tu lis?)

Étrangement, on se comprend.

En tout cas, parfois.

L'autre grand-mère (la maternelle), elle me parle en espagnol, et ça marche assez bien. J'arrive à comprendre l'espagnol lorsque parlé lentement. C'est le catalan qui ne passe pas au conseil (aka, dans le cerveau). L'espagnol, ça va.

Alba ne comprend pas que sa grand-mère paternelle n'emploie pas la même stratégie que la grand-mère maternelle: elle a grandi au Vénézuela, et l'espagnol est pratiquement sa langue maternelle. (Sa famille la corrige tout le temps quand elle parle en catalan, et ça la fâche.) Mais on dirait qu'avec moi, ça bloque.

Alors on se parle en gestes et en "Loulou c'est moi!"

***

La fin de semaine dernière, le samedi, nous sommes allés dîner chez les grand-parents maternels, comme toutes les fins de semaine, avec le frère de Teresa et ses enfants.

Nous dînons chez les grands-parents toutes les fins de semaine, et d'habitude, nous n'y sommes que pour 2-3 heures, et nous repartons. Quand nous avons quitté la maison cet après-midi-là pour aller dîner, je crois que tout le monde s'attendait à ce que ce soit la même chose. Eudald et Alba avaient tous deux des engagements plus tard dans la journée, alors on ne pouvait pas rester trop longtemps de toute façon.

Mais il y a eu un problème avec le barbeque, ça ne cuisait pas, et on a dû attendre longtemps pour manger. L'heure d'aller reconduire Eudald est venue alors que nous finissions à peine de manger, alors Xavier est allé le reconduire, pendant que nous restions là. Il est revenu, la conversation s'est poursuivie.

Nous sommes restés six heures.

Six heures de conversation, ça va.

Six heures de conversation en catalan, où je ne comprends qu'un mot sur trente, c'est long.

Les conversations pendant les repas sont souvent majoritairement en catalan, et c'est correct: je suis quelqu'un qui se perd facilement dans ses pensées. Lorsque mon cerveau en a marre d'essayer de capter les quelques mots que je comprends, je me retrouve à penser à plein de choses, et ça me garde occupée le temps de finir le repas.

Mais ça, ça marche pendant peut-être une heure, deux heures.

Pas six.

Je me suis donc retrouvée face à un grand dilemme. À 27 ans, je suis toujours paralysée par la peur de déranger, blesser ou insulter les autres. Je ne voulais pas me lever et rentrer à la maison, même si ce n'était pas loin: ce serait impoli, pour ces gens qui m'accueillent chez eux gratuitement, me servent à manger gratuitement, et m'ont été d'une si grande d'aide et gentillesse depuis mon arrivée. Je ne voulais pas non plus sortir mon livre et me mettre à lire devant tout le monde, de peur que ce soit aussi impoli.

Mais après plusieurs heures de mal de tête parce que la fatigue a fait descendre mon ratio de compréhension de un mot sur trente à un mot sur cent, je me suis dit que tant pis. Ils savaient que je ne comprenais pas le catalan, ils comprendraient sûrement si je sortais mon livre. J'ai reculé ma chaise un petit peu, et j'ai lu.

Contrairement aux scénarios catastrophes que je m'étais imaginés: personne n'en est mort. Les conversations se sont poursuivies, et j'ai lu. Rendu là, les grand-parents paternels, qui avaient mangé ailleurs, nous avaient rejoints chez les grand-parents maternels. La grand-mère paternelle s'est tournée vers moi et a pointé mon livre: "Loulou c'est quoi?"

Je lui ai montré la couverture. Elle m'a demandé quelle était l'histoire, et avec l'aide d'Alba et ses talents de traductrice, je lui ai raconté les grandes lignes. (Évidemment, il fallait que je lise à ce moment précis un roman policier où des prostituées se font tuer par un nécrophile, qui les découpe ensuite pour placer un oiseau dans leur cage thoracique. Par chance, ça n'a pas semblé choquer la grand-mère, qui a pris le titre en note, pour voir s'il existait en espagnol ou en catalan plus tard.)

Nous sommes revenus à la maison vers 20h.

***

Les grand-parents paternels sont rentrés chez eux à Mallorca jeudi. Alors mercredi, nous sommes tous allés souper chez le frère de Xavier (et ses deux filles, Clara et Berta, qui étaient venues souper chez nous le soir de l'arrivée des grand-parents).

Berta est une élève dans l'une des classes de français qui m'est assignée. Elle a maintenant peut-être une réputation de chouchou de prof, parce que j'ai retenu son nom en premier. Pendant que je passe au travers de tous les noms de fille sur ma liste pour me rappeler du nom d'une pauvre élève, quand j'arrive à elle, c'est "bonjour Berta" et on passe au suivant.

Ça a beau être une école secondaire de région, avec pas plus de 600-700 élèves (bien que pour eux, ça semble être beaucoup, car ils me révélaient le chiffre à mon arrivée en s'attendant à ce que je m'exclame "Woaaah, 700!?"), avec toutes les classes auxquelles je suis assignée, je dois être en contact avec au moins 150 élèves. Ça fait beaucoup de noms à retenir.

Je vais peut-être y arriver d'ici Noël.

***

J'ai commencé à travailler pour de vrai avec la plupart des groupes, maintenant. Je prends des petits groupes de 3 à 7 élèves à la fois, et je les fais pratiquer leur français ou leur anglais parlé (selon le cours).

Déjà, je vois la différence de niveau au sein des classes. Avec un groupe de 5, je peux passer au travers de toutes mes questions très rapidement, alors qu'avec le suivant, je passe la majeure partie du temps à répéter mes questions et expliquer le vocabulaire car ils me fixent avec de grands yeux confus et terrifiés à chaque nouvelle question que je leur pose.

Jeudi, j'ai pris un groupe de 5 élèves dans un cours de français de deuxième année. Quatre filles, un garçon. Le garçon traînait des pieds en arrivant, et tout de suite, les filles m'ont dit:

"Lui, il a pas compris."

Eh bien, on a pas encore commencé, alors je ne sais pas ce qu'il n'a pas compris.

Mais ça va mal. 

***

Dans un cours de biologie de première année (donné en anglais), ils apprennent le calendrier cosmique. Nous devions corriger un exercice de la semaine dernière, puis regarder un vidéo sur le sujet, mais évidemment, la technologie a rendu l'âme. Je me suis retrouvée à corriger l'exercice au tableau pendant que la prof essayait de régler le problème avec le support informatique.

Mon expérience de monitrice de camp s'est révélée utile, pour me faire entendre et comprendre par un groupe jeune, turbulent, et pas encore très avancé en anglais.

"Can I hear you say DINOSAUUURS?"

"DINOSAAUUUURRRS!"

***

Je pense que, dans les premières semaines, j'étais particulièrement épuisée, car ça faisait longtemps que je n'avais pas eu du vrai repos. J'étais partie pour l'Allemagne en juillet, et chaque jour avait été occupé et épuisant. J'avais des journées de fin de semaine de libres, mais après un ou deux jours, ça reprenait. Et avec les déplacements constants, c'est comme si je n'étais jamais vraiment en congé.

Pendant mes deux semaines au Canada, j'ai pu dormir, mais j'avais beaucoup de démarches administratives à régler, et auxquelles je pensais constamment. J'étais à tous les jours au garde-à-vous, en attente de la confirmation que mon visa était prêt.

Puisque mon horaire ici n'était pas trop chargé, on dirait que c'était la première fois que j'arrivais à me reposer un peu. Après presque un mois, je recommence à me sentir éveillée, avec un regain d'énergie.

Il y a une fin de semaine de quatre jours qui approche, en novembre. Je suis un peu dernière minute pour commencer à me planifier un voyage, on dirait, car tous les prix sont déjà élevés. (Il faut dire que tout le monde doit voyager dans les mêmes dates.) Mais je pense aller à Madrid. Ça va me faire du bien de recommencer à bouger, maintenant que je ne suis plus amorphe.

Et je crois que la famille d'accueil commençait à s'inquiéter de me voir dormir jusqu'à midi les fins de semaine. Il faut que je leur prouve que je ne suis pas fainéante.

Ou en tout cas, pas tout le temps.

***

Mes semaines deviennent plus chargées. Les lundis et mardis, je vais aider à l'école d'anglais de Nur, l'amie de Teresa qui était venue souper à la maison la semaine dernière. Mon rôle principal serait de tenir des petits ateliers de conversation, comme ce que je fais déjà à l'école secondaire, mais ce lundi qui vient, je vais remplacer Nur dans un de ses cours car elle a un autre engagement. 

Les mercredis, je fais du tutorat auprès d'Ariadna, une élève de première année du secondaire, qui est aussi la fille d'une amie de Teresa. Ariadna fait de la nage synchronisée, et est d'ailleurs très talentueuse. Elle représente l'Espagne (avec son équipe) dans beaucoup de compétitions mondiales ou européennes. Elle s'entraîne à Granollers, où Eudald fait du water polo, alors les parents se partagent la tâche de les y conduire.

Le tutorat avec Ariadna, c'est facile. Ce qu'elle a besoin de pratiquer, c'est l'expression orale. L'expression écrite et la compréhension écrite, elle en fait déjà pas mal à l'école. Avec moi, elle veut se pratiquer à parler l'anglais plus spontanément, ce qui est encore difficile pour elle. Elle a une belle énergie, et elle se montre intéressée par les sujets que j'aborde avec elle. Ça rend la tâche facile.

Elle habite tout près de là où j'habite, mais tout en haut d'une longue (longue longue) côte. J'ai pu découvrir lors de ma première visite cette semaine que je ne suis en fait pas tant en forme, même après mon été essoufflant. Au moins, la vue d'en haut était belle. J'ai pu l'admirer en essuyant la sueur de mon visage.

Les jeudis et vendredis, je fais du tutorat auprès de Javier, un élève de quatrième année du secondaire, qui va à l'école en dehors d'Argentona. Un garçon très intelligent et curieux par rapport à tout ce qui concerne la science, la philosophie, l'histoire, etc. Mais il est dyslexique, alors l'anglais, c'est difficile.

Je l'ai rencontré pour la première fois la semaine dernière. J'avais communiqué avec sa mère par texto, nous avions été mises en contact par l'auxiliaire de langue de l'année dernière, qui avait fait du tutorat pour Javier dans le temps.

La mère: "Javier, this is Caroline. She's from Canada."

Javier: "Oh, Canada. Canada is second bigger country after Russia, but has population of 36 million people, so aproximadament 0.5% of world population."

Moi: "..."

Eux: "..."

Moi: "Well, I believe that is correct. Nice to meet you as well."

***

Depuis que j'ai terminé mon contrat en Allemagne, j'ai beaucoup plus de temps pour lire. J'ai traîné avec moi en Espagne 5 livres (3 romans, 2 bandes dessinées), car je ne pouvais pas emmener l'équivalent d'un an de lecture dans mes valises. Mais en un mois, j'ai déjà tout lu ce que j'ai apporté.

Le timing n'aurait pas pu être meilleur: une enseignante de l'école est venue me voir la semaine dernière pour se présenter. Elle enseigne le cour de technologie, mais est aussi la tutrice (la personne contact principale) des élèves de deuxième année. Et en passant, elle m'a aussi avisée qu'elle avait apporté une boîte de livres en anglais, qu'elle avait laissée à la bibliothèque. C'étaient des livres qui appartenaient à sa mère, mais dont elle n'avait plus besoin. La bibliothèque n'en voulait pas (!?), alors tout le monde pouvait aller prendre ce qu'ils voulaient. Plus tard, elle ramènerait les restes chez elle.

J'ai dû faire preuve de discipline pour ne pas en ramener 20. J'en ai pris 4 (des briques, pour que ça dure), en me disant que s'il en restait encore beaucoup à la fin, je repasserais. J'ai entendu des profs d'anglais se dire qu'il pourrait être bien d'en prendre pour les laisser dans le bureau des langues étrangères, pour les élèves intéressés. (Et les auxiliaires de langues aussi?)

J'ai de quoi m'occuper encore un bout.

 

(Oui, maman, j'ai aussi des livres électroniques sur ma tablette. Calmos. Je ne vais pas mourir d'ennui.)

 

À suivre...

Rédigé par la-grande-fugue

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