Semaine 10: Le chaos de la grève

Publié le 2 Décembre 2018

Semaine 10: Le chaos de la grève

Une des raisons pour lesquelles j'aime voyager (à part les opportunités de vantardise que ça me donne, disons), c'est parce que j'ai toujours l'impression d'apprendre.

Apprendre une langue, découvrir une culture, connaître de nouvelles personnes, comprendre la réalité d'ailleurs.

J'ai commencé à voyager régulièrement en 2011, suite à mon stage en Chine, ma première grande expérience de voyage en tant que jeune adulte. Je n'ai peut-être conservé aucune compétence langagière développée en mes deux mois là-bas, mais j'y ai appris à essayer de nouvelles choses, prendre des risques (sans non plus faire preuve d'imbécilité), comment réagir face à l'inconnu, et comment ne pas toujours se fier aux apparences (les chambres luxueuses réservées aux étrangers à l'université, par exemple, n'avaient rien à voir avec les chambres étroites, humides et surpeuplées des étudiants locaux). Depuis, je voyage à peu près une fois par an, et je pars pour des périodes de plus en plus longues, d'année en année.

Après 7 ans de voyages divers et 18 pays (bientôt 19, *clin d'oeil*), je ne peux pas me déclarer savante. Il y a toujours de nouvelles choses à apprendre. Et puis, je partais d'un point d'ignorance particulièrement impressionnant en ce qui concerne l'international, à mes débuts.

Ah, il est loin le temps où je ne faisais pas la différence entre la Suède et la Suisse.

"Oui, eh bien, considérant qu'ils parlent français en Suède, on peut sûrement trouver un moyen de -"

"Euh, pardon, qu'est-ce que tu as dit?"

*

Teresa et Xavier sont revenus d'Amsterdam tard dimanche soir. Je me suis couchée à 1h du matin, et je ne les ai pas entendus arriver.

Ils sont revenus épuisés, mais surtout gelés. 

Non, pas ce genre de "gelé," même si on parle d'Amsterdam, la capitale internationale de la déchéance. (Ou en tout cas, c'est ainsi qu'elle est conçue dans la tête des touristes, car c'est surtout eux qui fréquentent le Red Lights District, à vrai dire).

Non, ils étaient gelés parce qu'il avait fait 5 degrés à Amsterdam toute la fin de semaine, et ils n'étaient pas habitués.

La fin de semaine prochaine, celle du 6 décembre, c'est une longue fin de semaine. Je me suis booké un vol pour Londres. Ayant toujours rêvé de mettre les pieds en Angleterre, ça ne m'a pas pris bien longtemps pour y réfléchir avant de booker le vol. Je ne me suis pas arrêtée à réfléchir à la température, mais ça ne m'aurait pas arrêtée de toute façon, je pense.

Ceci dit, j'ai déjà froid ici en Espagne. L'humidité de la Mer Méditerranée ne pardonne pas. Il y a eu des jours où il faisait 16 degrés au thermomètre, mais j'avais l'impression qu'il faisait 0. J'ai connu l'humidité au Canada, mais jamais comme ça. Impossible de prédire, la seule façon de savoir quelle est la réelle température, c'est de mettre le pied dehors. C'est une surprise à chaque matin. Si l'Espagne me magane, je ne sais pas à quoi m'attendre pour Londres.

Il est un peu tôt pour savoir quelle température il fera dans une semaine, mais en tout cas, selon météomédia, pour l'instant, la prédiction est qu'il pleuvra à tous les jours.

De la pluie à Londres, tout pour fracasser le stéréotypes.

*

Pendant la fin de semaine, j'étais la "babysitter" des ados. Ou en fait, de l'ado au singulier, car Alba était avec ses scouts toute la fin de semaine. Et même Eudald était souvent parti faire ses trucs.

À 14 ans et 18 ans, je me disais qu'ils étaient assez vieux pour gérer leur temps. Je m'assurais que tout le monde mangeait quand ils étaient à la maison, mais autrement, I ain't your mom.

Je ne m'étais donc pas attribuée la responsabilité de réveiller Eudald le matin. C'est lui qui savait quand il devait se lever et partir le matin. Il est assez vieux.

Non?

Toute la fin de semaine, Eudald s'est fait prendre par surprise par son lift, qui se pointait le matin alors qu'il était encore couché, ou encore en train de manger. Et moi qui le regardait faire. Oups?

Je le jugerais peut-être.

Si je n'avais pas été exactement comme lui à son âge.

*

Miracle cette semaine: j'ai finalement obtenu mon accès au wifi de l'école. Après deux mois. Je n'y croyais plus. Et ma coordinatrice non plus. Lors de nos meetings hebdomadaires, l'agenda officieux ressemblait à ça:

1. Est-ce que tout se passe bien?

2. Voici les nouveaux changements à l'horaire (encore);

3. Caroline n'a pas encore de wifi, est-ce que le prof de techno est disponible pour régler ça?

Et parce que nos meetings sont toujours à la même heure chaque semaine, le prof de techno était toujours en classe à ce moment-là. Apparemment, il n'était pas possible de prendre rendez-vous avec lui, ou de s'arranger pour qu'il crée mon accès de son côté et me l'envoie par email.

Alors j'ai attendu, de semaine en semaine, jusqu'à ce que je me retrouve à le mentionner comme ça, par hasard, à la prof de bio que j'aide dans le cadre du programme CLIL (cours scientifiques donnés en anglais). Elle me montrait des documents sur le serveur des profs, et elle venait de s'arranger avec un autre prof pour que j'aie accès au dit serveur. Parce que la création de mon accès au serveur s'est fait rapidement et sans embûche, j'ai demandé (en blague, car je n'y croyais pas vraiment) s'il pouvait aussi me donner accès au wifi.

Non, il ne pouvait pas. Mais le prof de techno qui pouvait le faire était juste là, dans un coin de la pièce. Le secret, c'est de l'attraper quand il est là. La prof de bio a joué les attrapeuses de pokémon à ma place et est allée le ramasser. Dix minutes plus tard, j'avais le wifi sur mon téléphone.

Je n'avais pas ma tablette avec moi ce jour-là, alors il faudra attendre que les planètes se réalignent pour que je le recroise un jour où j'ai ma tablette avec moi.

Dans deux mois, peut-être?

*

Ce jeudi, c'était une grève des profs. Le 2/3 des profs étaient en grève, donc absents. Les autres faisaient de leur mieux pour fournir.

Au début, les profs n'étaient pas trop stressés. Typiquement, quand il y a grève, une bonne partie des élèves ne sont pas là non plus. Ils prévoyaient donc combiner les élèves de plusieurs classes en une classe, pour permettre à l'effectif limité de profs de couvrir toutes les classes.

Ce qui n'avait été prévu dans le calcul: le fait que certains profs donnaient des exams dans leur cours ce jour-là. N'étant pas en grève eux-mêmes, ces profs n'avaient pas jugé pertinent de déplacer l'examen. Ce qui fait que la majorité des élèves étaient présents.

50 élèves par prof en moyenne, c'était rough.

On m'avait parlé de cette grève une semaine en avance, mais au début, c'était par l'intermédiaire de profs qui me disaient "je ne serai pas là à telle période, mais il y aura un remplaçant, et tu pourras sortir des petits groupes de la classe comme d'habitude." La veille de la grève, j'étais encore en train de planifier avec des profs (ceux qui prévoyaient être présents) ce qu'on allait faire comme activités dans leurs classes, comme si de rien n'était. 

C'est à 22h le soir que j'ai reçu un email de ma coordonnatrice pour m'avertir que la plupart de mes classes du lendemain ne fonctionneraient pas normalement. On dirait que les profs ont réalisé juste pendant leurs meetings du mercredi après-midi que, wait a minute, si les profs présents font tous leurs cours normalement tandis que le 2/3 des profs sont absents et ont tous besoin de remplaçants... ça ne marche pas.

À 8h le jour de la grève, j'étais dans une classe d'anglais avec ma coordonnatrice, et le cours s'est déroulé plutôt normalement. Après ça: le chaos.

À 9h, je continuais de suivre ma coordonnatrice, cette fois dans un cours de 1re de Batxillerat. Pendant qu'on s'y dirigeait, elle m'expliquait qu'il n'y aurait pas beaucoup d'élèves, qu'on les combinerait dans une même classe, et je prendrais des petits groupes pendant qu'elle occupait le reste des élèves.

C'est en faisant le tour des classes à rassembler qu'elle a réalisé que chacune était pratiquement pleine.

À 10h, je suis allée avec une autre prof d'anglais, qui gérait tous les groupes de 2e de Batxillerat. Elle les a squeezés dans 2 classes, leur a dit qu'ils étaient assez grands pour se garder occupés avec leurs devoirs et leur étude, et que s'ils voulaient se pratiquer à parler anglais, j'étais dans la salle de classe à côté, à leur disposition. Trois sont venus avec moi, on a joué à des jeux en anglais.

À 12h30, la classe de français de 1re année du ESO que je visitais fonctionnait "normalement" (la prof n'était pas là, mais il y avait une remplaçante, pour un groupe normal). J'ai pris des petits groupes pour pratiquer l'expression orale avec un petit dialogue.

À 13h30, le groupe de 2e année que je visitais n'avait pas de prof, et apparemment pas de remplaçant. Après avoir attendu plusieurs minutes, je suis allée dans la salle des profs avertir qu'il manquait un prof à quelque part. La seule prof qui restait est venue avec moi, on a constaté qu'il manquait des profs dans plusieurs classes du même couloir. Elle les a rassemblés dans une classe, et vers 13h50, elle m'a dit de rentrer chez moi, c'était trop chaotique pour que je puisse être utile.

Je suis donc rentrée 40 minutes plus tôt que d'habitude.

"Mais s'ils manquaient tant de profs, il ne pouvaient pas t'assigner des classes à surveiller?" m'a demandé Teresa pas longtemps après, pendant que nous dînions.

"Je ne sais pas. Ça ne m'aurait pas dérangé, mais peut-être que, n'étant pas une vraie prof, ils ne peuvent pas faire ça."

La veille, le chef des profs m'avait appelée pour me dire que je n'avais pas besoin de venir, en raison de la grève. Ça me paraissait bizarre, c'était juste après que ma coordinatrice m'ait écrit pour m'expliquer le fonctionnement de la journée. Clairement, la communication ne se faisait pas bien. J'ai dit au chef que je n'avais pas d'autres plans, je serais à l'école le matin comme prévu, et si on voyait que je ne servais à rien, je rentrerais, tout simplement.

"Alors ils manquent de profs ET ils te disent de ne pas venir?" s'indignait Teresa.

"Ouais, je ne sais pas trop non plus."

Teresa a secoué la tête, visiblement découragée par toute cette histoire.

"Tomorrow, you'll see why so many things don't work in this country," m'avait dit Xavi la veille. J'avais ri.

Mai j'ai finalement compris.

*

Le reste de la semaine avait été plus tranquille.

Lundi et mardi, j'ai pour la première fois aidé dans un cours d'éducation physique. C'est un autre cours CLIL, mais puisque les élèves sont un peu plus jeunes (2e année), la prof ne veut pas donner tous les cours en anglais. À chaque dernière semaine du mois, elle fera des activités en anglais avec mon aide, mais sinon, ça reste un cours d'éducation physique normal.

C'était la dernière semaine de novembre, alors elle avait prévu un échauffement en anglais. Les élèves devaient courir à l'autre bout du gymnase pour lire une phrase en anglais sous un cône. Ils devaient la mémoriser, puis revenir la répéter au reste de leur équipe, qui était resté au point de départ. Les phrases étaient des instructions simples, comme se faire des passes de volleyball, ou pratiquer leurs services. Ils devaient exécuter l'action en équipe, puis une nouvelle personne allait lire une nouvelle phrase.

Mon expérience de monitrice de camp s'est révélée utile. Je savais qu'expliquer tout le processus de façon abstraite, en anglais, n'allait pas fonctionner. Alors j'ai utilisé des volontaires pour mimer le tout. (Comme on fait dans un camp d'anglais, avec des jeunes qui ne parlent pas toujours bien la langue.) Ça a bien marché.

L'échauffement durait environ 20 minutes, puis le vrai cours commençait. Je n'étais plus très utile à partir de ce moment, alors je partais préparer d'autres activités pour d'autres cours dans la salle des profs, en attendant la prochaine période.

Malgré mon expérience de monitrice, j'ai bien vu que je ne suis pas vouée à une carrière de prof d'éducation physique. En 20 minutes, j'ai reçu le ballon en pleine face au moins 4 fois. (C'est les lunettes. C'est comme un aimant à ballon.)

Quand j'avais la chance de voir le ballon arriver avant qu'il ne soit trop tard, mon réflexe n'était pas de l'attraper, comme le font si gracieusement les profs d'éduc que j'ai pu observer. Non, quand je vois le ballon arriver à toute vitesse, la Caroline de 13 ans que j'étais à l'école secondaire, nerd finie et pourrie en éduc, remonte à la surface. Et Caroline à 13 ans, elle avait peur du ballon. Alors...

Semaine 10: Le chaos de la grève

*

Avec un de mes groupes de 4ESO en français, cette semaine, nous avons parlé de... potins!

C'était le thème de l'unité qu'ils font dans leur livre en ce moment, et il fallait donc pratiquer les formulations avec eux (Tu ne sais pas ce que j'ai su? Vous n'allez jamais me croire! Non, c'est pas vrai!)

Je m'attendais à ce que ça floppe un peu, ils n'allaient certainement pas me raconter leurs vrais potins. Alors je leur ai dit qu'ils pouvaient inventer s'ils voulaient. L'important, c'était que tout le monde me raconte quelque chose.

La première à raconter une histoire a eu l'idée d'inventer un potin sur deux autres filles dans la pièce, une histoire très clairement fausse, mais comique. (Tu ne sais pas quoi? J'ai su que Lara n'a pas invité Claudia à sa fête d'anniversaire!) Ça a fait rire, alors les autres ont suivi la tendance.

"Vous n'allez jamais me croire, mais Maria s'est fait arrêter par la police dimanche. Elle faisait un graffiti sur un mur de l'école!"

"Attendez d'entendre ce que j'ai su! Il paraît que le copain de Claudia a étudié avec une autre fille pendant TOUT un après-midi!"

Et puis, on a perdu le contrôle quand une fille a décidé de tout connecter.

"Les amis, c'est moi qui ai étudié avec le copain de Marina." *SCANDALE* "C'est pour ça que Lara n'a pas invité Claudia à son anniversaire. C'est parce qu'elle était au courant, et se sentait mal. Maria aussi le savait, c'est ce qu'elle écrivait sur le mur de l'école quand elle s'est fait arrêter."

On a beaucoup ri.

*

Cette semaine, les élèves avaient beaucoup d'examens. Quand je prenais un petit groupe dans une classe, je commençais toujours par leur demander s'ils avaient eu des examens récemment, comment ça s'était passé, et s'ils se sentaient prêts pour les prochains. Ça a permis des petites conversations plus personnelles avec la plupart des groupes.

Sauf avec les 1re années.

Eux, ils viennent tout juste de commencer à apprendre le français, alors c'est encore un peu difficile de comprendre. Donc...

"Dites-moi, avez-vous eu des examens cette semaine?"

PANIQUE.

"Non non, je ne suis pas en train de dire que je vous donne un examen. Je vous pose la question. AVEZ-VOUS, EU, DES, EXAMENS, CETTE SEMAINE?"

PANIQUE.

"EST-CE QUE... VOUS AVEZ.... EUUU... DES EXAMENS?"

PANIQUE.

"EXAMEN DE MATHS? EXAMEN DE SCIENCE? OUI? NON?"

Une ou deux commencent à comprendre. Le reste est perdu.

C'est raté pour la petite conversation personnelle pour connecter avec les élèves.

*

Ça fait maintenant plusieurs semaines que je fais du tutorat avec des élèves à Argentona, en dehors de l'école. Javier a été mon premier, et on commence donc à assez bien se connaître. Ou plutôt, je commence à le comprendre.

Avec les autres élèves, il faut que je pense à des jeux et autres activités interactives pour contre-balancer les activités plus sérieuses et "plates." Mais avec lui, les jeux, ça pogne pas. Non, ce qu'il veut faire, c'est me parler d'histoire, de physique, de maths, ou de philosophie. 

Typiquement, je mets les pieds dans sa chambre, et il est à son bureau en train de faire ses devoirs. Il se retourne sur sa chaise à roulettes pour me faire face, les mains liées à la "Mr. Burns," et il me dit "I discover something."

C'est parti pour une longue explication sur un des 4 thèmes mentionnés ci-haut.

En tant que tel, c'est pas mauvais, car il m'explique tout ça en anglais, et même si je ne comprends rien à ce qu'il m'explique, je porte attention à ses formulations de phrases pour le corriger, et je prends note des nouveaux mots que je l'aide parfois à trouver. C'est utile.

Mais nous n'avons qu'une heure ensemble, et idéalement, on devrait passer au moins la moitié de ça à travailler la grammaire et la langue de façon plus concrète. Je ne veux pas interrompre Javier en plein milieu d'une phrase, alors quand je vois qu'on a passé 20 minutes à parler de la deuxième guerre mondiale, j'attends patiemment qu'il reprenne son souffle pour lui dire qu'il est maintenant temps de se mettre au travail.

Il ne respire pas.

Parfois, on a passé 40 minutes sur un sujet avant que j'arrive à l'arrêter.

Je vais devoir commencer à utiliser un timer. Je suis trop fine pour les méthodes conventionnelles.

C'est drôle, les différences d'un élève à l'autre.

*

Ce vendredi, pendant que nous travaillions le comparatif et le superlatif, Javier s'est soudainement arrêté et s'est tourné vers moi.

"By the way, what is... eh... um... bueno, you have a name and a cognom, yes?"

"A first name and a last name."

"Yes. What is your last name?"

"Prévost-Levac."

Je le lui ai écrit sur une feuille, et il a été très fasciné par le fait que j'avais un nom composé, avec un trait d'union.

En Catalogne, la plupart des gens ont un nom composé. Sur leurs pièces d'identité officielles, ils ont typiquement deux noms de famille: le nom de leur père en premier, et le nom de la mère en deuxième. Mais dans la vie de tous les jours, ils n'utilisent pas toujours le 2e nom, celui de la mère. Sauf lors de situations officielles, ils n'utilisent que leur premier nom de famille, pour rendre ça plus court.

Et, bien sûr, il n'y a pas de trait d'union entre les deux noms.

Mais Javier, il a un nom composé avec trait d'union (qui est en fait juste celui de son père), suivi d'un autre nom encore, celui de sa mère. Le trait d'union, il paraît, est un signe de nobilité dans l'arbre généalogique.

Ah, oui, tout à fait, pour nous aussi. *tousse*

Ça reste plus flatteur que la fois en 2012 où on m'a demandé si j'étais mariée.

(J'étudiais en Allemagne à l'époque. Ça m'avait été posé à un moment où je me promenais main dans la main avec mon copain du moment,  Denis. Un autre étudiant de l'université de Landau nous avait arrêtés pour me demander si j'étais mariée, en raison de mon nom de famille composé. J'avais froncé les sourcils, et tourné le regard vers Denis, que tout le monde savait être mon copain.

Oui. Caroline, femme mariée de 21 ans, avec un pauvre époux laissé dans l'ombre au Canada.

Ce qui se passe à Landau reste à Landau, n'est-ce pas?)

Rédigé par la-grande-fugue

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