Chapitre 5: La rédemption (a.k.a, les semaines cinq et six)

Publié le 22 Septembre 2019

Chapitre 5: La rédemption (a.k.a, les semaines cinq et six)

Semaine Cinq: Wernfels

Il était un peu après 17h15. Le bus qui nous apportait de la gare de train jusqu'à Spalt n'était jamais passé. Nous étions sept sans-abris empilés sur le trottoir, à attendre qu'Andrea passe nous chercher.

C'était le dimanche 25 août, début de la cinquième semaine de camps. Les moniteurs de jour, cette semaine, étaient Michela (Canada), Marli (Australie), Muireann (Irlande) et Emily (Canada). De soir, Nick (Angleterre), Sophia (USA) et moi. J'avais déjà travaillé avec tout le monde au moins une fois, à part Muireann et Sophia, que je n'avais pas revues depuis la semaine de formation.

Suite à trente minutes d'attente, Andrea et Tobi sont venus à notre rescousse: Tobi au volant de la roulotte LEOlingo, Andrea au volant de la plus petite voiture. Nous avons casé les valises dans les différents recoins des véhicules, et je me suis coincée avec Sammy, le fils d'Andrea, et Muireann à l'arrière de la petite voiture.

"So, Caroline," m'a lancé Andrea à travers le rétroviseur, "ready to get back into it?"

Eh ben, pas le choix! Après une semaine en Suisse, il était grand temps de revenir faire des sous.

Et sur ces mots, nous avons mis le cap sur Wernfels.

*

Wernfels avait été l'un de mes camps préférés de l'année dernière. Lorsque j'étais monitrice de jour, Vorra était mon préféré, puisque les espaces extérieurs étaient parfaitement adaptés à toute activité sportive imaginable, sans jamais créer de problèmes si différents moniteurs prévoyaient aller dehors en même temps.

Mais en tant que monitrice de soir, Wernfels, c'était mon préféré. Principalement parce qu'il y avait une piscine, et que les moniteurs de soir sont ceux qui peuvent en bénéficier le plus.

Et accessoirement, aussi parce que c'est dans un château. Mais ça, quand il est question de gérer un groupe de 50 jeunes, la valeur et la fragilité des choses qui nous entourent devient plus une source de stress qu'un bonus agréable.

Mais ça, c'est autre chose.

La plupart des camps "overnight", où les jeunes dorment sur place, commencent le dimanche soir. Mais Wernfels, c'est une exception. Le site coûte plus cher, alors nous commençons le lundi matin. Nous avions donc une soirée sur place juste entre nous, à nous préparer mentalement, en attendant l'arrivée des jeunes le lendemain.

Et dans la vingtaine, se préparer mentalement, ça veut dire boire du vin et jouer aux cartes, tout en savourant le goût de la liberté pour quelques heures supplémentaires.

Nous nous sommes couchés avant minuit.

*

Emily, Nick et moi partagions une chambre. Pour cette première nuit, nous étions dans une chambre sans salle de bain, mais une fois les jeunes arrivés et le reste des chambres débloquées, nous pourrions nous déplacer dans une chambre avec toilette et douche, et laisser notre dortoir poche à des jeunes. Ils pouvaient bien se taper la file d'attente le matin pour prendre une douche.

(De toute façon, à 12 ans, on sait très bien qu'ils ne se douchent pas. Les petites odeurs dans la salle à manger le matin ne passent pas inaperçu.)

Sophia, Michela et Muireann étaient donc dans l'édifice "M". Emily, Nick et moi étions dans l'édifice "VT". Marli, la chanceuse, avait sa propre chambre, loin des chambres de jeunes surexcités. Seule une monitrice de jour pouvait se permettre de dormir dans la chambre isolée. Les moniteurs de nuit, de notre côté, devions rester dans le feu de l'action, pour attraper les jeunes qui essaient de se sauver la nuit, pour se faufiler dans les chambres de garçons ou de filles, ou comme nous en ferions l'expérience cette semaine, pour aller exécuter une opération Grand Theft Candy en pleine nuit.

Mais je vais trop vite, on y reviendra.

C'était le lundi matin, et les jeunes arriveraient sous peu. Je me suis dépêchée à engloutir mon déjeuner, et je suis descendue, un bout de toast encore en mains, pour aller aider Tobi à accueillir les parents qui arrivaient déjà à 8h30.

Pour aller plus vite, Tobi accueillait les garçons, et moi les filles. J'ai englouti mon bout de toast, et j'ai salué aussi gracieusement que possible le premier papa qui arrivait avec sa fille.

*

J'en étais à mon deuxième été, et de semaine en semaine, je revoyais des jeunes que j'avais eus l'an dernier. Cette semaine ne faisait pas exception.

L'an dernier, ma semaine cinq s'était aussi passée à Wernfels, et j'avais été monitrice de jour. (J'avais été monitrice de soir à Wernfels à la semaine trois.) Dans mon groupe, j'avais eu quelques garçons un peu dérangeants. Parmi eux, il y en avait un qui était en fait gentil, mais qui suivait un peu les autres. Appelons-le Jordi.

Jordi, il avait un frère plus vieux, qui était aussi au camp. Appelons-le Lukas. Ce dernier avait une petite face qui ne me revenait pas au début. Il m'avait donné de l'attitude quand on avait dû faire des changements de chambres en raison d'une erreur administrative, et tout de suite, je m'étais dit qu'il avait une petite face à claques. 

Je n'aurais pas pu avoir plus tort: dans le courant de la semaine, il s'était révélé un leader positif. Même lors de la journée plage, où il avait fait froid et moche, il m'avait aidée à rallier les autres pour jouer au frisbee, alors que j'ai toujours un mal fou à convaincre les jeunes de se lever de leur derrière et faire quoi que ce soit de plus productif que de regarder bêtement l'eau trop froide pour se baigner. Je m'étais sentie mal: il était ben correct, Lukas, en fait.

Ensemble, Jordi et Lukas formaient les frères Becker.

En ce lundi 26 août 2019, alors que je consultais la liste par curiosité, entre deux sets de parents qui venaient déposer leurs filles, j'ai vu les noms Jordi et Lukas Becker apparaître, et bien que ça faisait un an et que ma mémoire faillit souvent lorsqu'il est question des noms, j'ai tout de suite reconnu.

Et quand je les ai vus approcher avec leurs valises qui rebondissaient sur les pierres inégales du passage piétonnier, les mêmes faces mais un peu moins joufflues, la même allure mais avec quelques centimètres de plus, je leur ai brandi la main chaleureusement. Étant à l'âge de la coolitude, ils n'ont pas rendu le bonjour avec la même chaleur, mais ils n'ont pas non plus eu l'air déçus de me voir. Je les ai salués avec leurs prénoms, Lukas m'a répondu, l'air hébété: "Hein, tu te souviens de mon nom?"

J'ai haussé les sourcils avec mystère, et je n'ai pas mentionné que j'avais étudié la liste avant leur arrivée.

*

La journée commençait officiellement à 9h le matin, lundi.

Lundi, 10h AM, nous avions déjà un enfant "homesick". Déjà, la vie des moniteurs de nuit s'annonçait difficile cette semaine. Muireann, qui était la monitrice de jour du jeune en question, a su le gérer pendant la journée, nous n'en avons pas trop entendu parler jusqu'au programme du soir.

En cette première soirée, nous avions une chasse au trésor en deux étapes, puis du temps pour créer leurs affiches de porte de chambre. Nous avons terminé le programme vers 21h15, ce qui est un peu tôt, pour la première soirée. Il est recommandé d'étirer la sauce jusqu'à 21h30-21h45 les premiers soirs, afin de donner très peu de temps libre aux jeunes qui risqueraient de s'ennuyer de leurs parents. Mais nous avons terminé les activités prévues dans un timing gossant: juste un peu trop tôt pour que ce soit parfait, mais trop tard pour commencer autre chose. On a donc décidé de les laisser aller. À cet âge, de toute façon, les cas de "homesickness" sont plutôt rares. Nous avions celui qui pleurait à 10h le matin, et qui avait passé tout le programme du soir à pleurer du moment qu'il y avait un petit temps mort, mais si on pouvait gérer son cas à lui, on serait correct.

Ce jeune pleureux, appelons-le Peter.

Après le programme du soir, je suis allée voir Peter dans sa chambre. Il partageait une chambre avec son ami Marc, qui semblait n'avoir aucun malaise de son côté, mais semblait aussi ne plus trop savoir comment gérer les larmes de son ami.

Peter s'est sur le coup montré raisonnable: il était 22h, il était trop tard pour que sa mère vienne le chercher. Je lui ai dit qu'il avait bien raison. Il voulait appeler sa mère pour lui demander de venir le chercher le lendemain après le souper, comme ça il pourrait participer aux activités de la journée et dormir dans son lit. Il voulait tout de suite planifier la chose avec sa maman, mais je l'ai convaincu d'attendre au lendemain matin, au déjeuner. Parfois, s'ils arrivent à passer au travers de la première nuit, le reste va bien.

Il s'est endormi sans trop de problèmes ce soir-là. Je le sais, parce que son ami Marc est venu me voir vers minuit parce qu'il ne trouvait pas sa médication pour son asthme et il n'arrivait pas à dormir. Je l'ai accompagné dans la chambre, et Peter était K.O.

Je me suis couchée vers 1 heure du matin, je me suis pratiquement évanouie dans mon lit.

*

Le lendemain matin, j'expliquais à Nick que Marc avait eu des problèmes à dormir. Nick m'a dit que, oui, il savait. Je me rappelais pourtant d'avoir vu Nick K.O. à minuit, quand Marc était passé cogner à notre porte. Comment pouvait-il être à ce point au su des événements?

Il s'avère que Marc était repassé plus tard, vers 3h du matin, car il ne dormait toujours pas. Je n'avais rien entendu, et cette fois, c'est Nick qui s'était réveillé et lui avait tenu compagnie jusqu'à ce qu'il retourne dans son lit.

Oups?

Au déjeuner, Peter est venu réclamer son appel à sa maman. Je lui ai fait attendre que je termine mon déjeuner, puis j'ai appelé sa mère avec lui. J'ai d'abord parlé à la maman, j'ai insinué que, si elle voulait lui offrir un peu de tough love, on ferait notre part pour essayer de le garder avec nous. Dans la plupart des cas de "homesickness", si les enfants rentrent chez eux, ce n'est pas parce que l'enfant n'aurait pas pu survivre, mais plutôt parce que le parent cède aux larmes de l'enfant et vient le chercher. Les quelques fois où j'ai vu les parents s'obstiner et dire à leur enfant que franchement, on viendra pas te chercher juste pour ça, l'enfant a passé au travers de la semaine. Pas le choix, en fait: si maman et papa ne viennent pas me chercher, je n'ai plus vraiment de quoi marchander. Il n'y a plus d'autre option que de participer au programme et attendre à vendredi.

Ou en tout cas, jusqu'alors, ça avait été comme ça.

Mais bon, je vais trop vite. Chaque chose en son temps.

La maman de Peter m'a avoué que ça ferait bien son affaire s'il restait. Je lui ai passé son fils, et par les répétitions de "Mama, bitte. Bitte, mama" (Maman, s'il-te-plaît), j'ai compris qu'elle mettait son pied par terre et lui disait de toffer la journée.

Au moment de raccrocher, Peter était en pleurs, mais Muireann est venu le chercher et est partie avec lui, j'étais confiante qu'une fois les activités de la journée commencées, il s'en remettrait.

*

Muireann et lui ne se sont même pas rendus à l'extérieur de la zone cuisine avant qu'il se remette à pleurer incontrôlablement. Il exigeait qu'on appelle sa mère, et affirmait qu'il ne pouvait pas attendre à 15h, heure à laquelle sa mère avait dit qu'ils se reparleraient. 

Muireann, lui et moi sommes allés prendre une marche. On tournait en rond dehors, et la conversation suivait le même pattern. Dès qu'on sentait qu'on arrivait à raisonner avec lui, il revenait au point de départ et exigeait de parler à sa mère. Tout cela, en pleurant de façon presque hystérique. J'ai finalement appelé Andrea, pour qu'elle lui parle en Allemand. Elle a réussi à en venir à une sorte d'entente avec lui: elle allait appeler sa mère pour lui, et en échange, il devait faire un effort pour participer pendant le programme du matin.

Muireann est partie avec lui, ses larmes n'étaient toujours pas sèches.

On avait en théorie la paix jusqu'à la pause de 10h. Je suis allée rejoindre Nick et Sophia pour planifier notre programme du soir.

*

Un peu avant la pause, Andrea m'a réécrit pour me dire que la maman allait appeler Peter à 15h et lui dire qu'elle viendrait le chercher le lendemain à ce moment-là. Avec l'espoir de continuer à repousser.

Normalement, je me dis "Go, mom!" quand les parents refusent de céder. 

Mais dans ce cas-là, je commençais à craindre que ça ne fonctionne pas. J'ai dit à Andrea que ce serait difficile de garder Peter participatif jusque là, mais que j'allais voir comment ça allait à la pause.

La pause était à 10h. À 10h01, Muireann m'appelait sur mon cellulaire. "Can you come upstairs right now?"

J'entendais les pleurs de Peter bien avant d'entrer dans la salle centrale qui connectait les différentes salles de classe que nous utilisions. Il était planté là, bien au centre de l'attention, avec trois moniteurs autour de lui, et il pleurait.

Excusez-moi, je veux dire: il hurlait.

Je suis venue lui expliquer que sa mère allait l'appeler à 15h, et évidemment, ça n'a fait qu'amplifier l'hystérie. Je l'ai emmené avec moi prendre une marche, afin de libérer les autres moniteurs, qui essayaient juste de prendre un break.

J'ai rappelé Andrea, qui lui a parlé de nouveau.

Andrea a dit qu'elle rappellerait la mère. Avant de raccrocher et de s'exécuter, elle m'a demandé: "If the mom stands her ground and says she won't pick him up today, do you think he'll get over it?"

Ma position sur le sujet avait changé drastiquement depuis l'heure du déjeuner. Je n'avais plus d'espoir. "No. I don't think so." On en était au point où Muireann ne pouvait plus mener d'activités normalement parce que l'autre piquait des crises constamment. Elle avait réussi à passer au travers de 45 minutes de programme avant qu'il ne se remette à hurler ce matin-là. L'effort qu'il avait promis à Andrea, apparemment, expirait à 9h45.

Je ne l'ai pas ramené à Muireann, je l'ai gardé avec moi. On a pris une marche, à faire des ronds autour des édifices dans l'enceinte du château. J'ai essayé de lui faire parler de ce qu'il avait aimé jusqu'à maintenant au camp, mais il revenait constamment sur le sujet de sa maison, de sa famille, et de ce dont il s'ennuyait. On tournait en rond dans tous les sens du terme.

Vers 11h, Andrea a confirmé que la mère passerait le chercher dans une heure.

Aussitôt, les larmes ont cessé de couler, il s'est mis à chantonner "yay!" en sautillant. On a fait ses valises, puis je l'ai re-laissé avec Muireann en attendant la maman.

Et je suis retournée aider Sophia et Nick avec la planification du programme du soir.

*

Peter est parti un peu avant le dîner. La mère n'était pas trop impressionnée par le comportement de son fils. On a jasé un peu avant qu'on aille le recueillir dans la classe de Muireann, j'ai essayé d'expliquer un peu la progression de son comportement. Elle semblait déçue.

C'est dommage, pour une fois qu'on avait une maman forte, prête à ne pas céder.

Après, il a fallu trouver une solution pour les chambres: Marc se retrouvait seul dans une chambre et la seule chambre avec un lit de libre était une chambre de garçons significativement plus vieux. Il avait des amis, mais qui se trouvaient dans un dortoir déjà plein.

Finalement, avec un tour de passe-passe, on a fait déplacer deux garçons du dortoir plein (qui étaient plus vieux) dans la chambre à deux, et on a déplacé Marc dans le dortoir avec ses amis. Ils n'étaient pas trop contents (ils auraient préféré que les deux amis viennent se squeezer avec lui, trois dans la chambre pour deux, mais l'hôtel avait refusé); mais ça s'est réglé avant le souper.

*

Malgré toutes les péripéties de la journée, nous avons réussi à terminer de planifier notre programme du soir, qui était sans doute l'activité qui demanderait le plus de préparation de toute la semaine: un meurtre et mystère.

Cette fois, c'est le cuisinier qui préparait les oeufs brouillés le matin (définitivement la partie préférée de tout le monde au déjeuner) qui avait été retrouvé mort, et les moniteurs étaient tous suspects. Nous avons fait en sorte que ça dure toute la soirée, en divisant l'activité en différentes étapes. D'abord, former les équipes. Puis, aller poser trois questions précises à tous les suspects (qui étaient dispersés dans le château), et noter les réponses. Ensuite, aller chercher des indices cachés un peu partout dans le château et dehors. Et finalement, aller poser toutes questions restantes après tout cela aux suspects. À la fin, ils revenaient pour formuler leurs accusations. Ça n'a pas été parfait (certains ont commencé à trouver les indices avant le temps, par hasard, et les recachaient à des endroits différents, par exemple), mais ce groupe était définitivement plus facile à gérer qu'à Pottenstein à la semaine deux. On a réussi à maintenir l'ordre au travers de la soirée, et tout le monde a semblé participer.

Le meurtrier était encore une fois Nick. Parce que ses traits ingénus en font constamment le suspect le moins suspect de la gang. Encore une fois, au moment de révéler le meurtrier, Nick a pris ses jambes à son cou et s'est enfui, suivi de plusieurs jeunes surexcités.

Personne n'avait accusé le vrai meurtrier, alors ce sont les moniteurs qui se sont gavé de chocolat ce soir-là.

*

Cette nuit-là, je me suis réveillée en sursaut à 3h du matin. On avait cogné à la porte, et par un miracle quelconque, ça m'a réveillée. Nick et Emily ronflaient encore dans leurs racoins respectifs de la chambre.

Je me suis levée, toujours à moitié endormie, et après avoir heurté le mur à quelques reprises, j'ai ouvert la porte.

C'était Marc, qui n'arrivait toujours pas à dormir. Je me suis rappelé que Nick avait joué au Uno avec lui la veille, et bien que je n'avais pas de jeu de Uno avec moi, je savais qu'il y avait des cartes à jouer dans nos boîtes de matériel. Je suis allée les chercher, puis j'ai demandé à Marc s'il connaissait un jeu de carte qu'il pouvait me montrer, vu que je n'en connaissais pas beaucoup. (Ça faisait trop longtemps que je n'avais pas joué aux cartes, à part les quelques fois que j'avais joué au jeu "Bullshit", mais ça se prête moins bien à un contexte impliquant un enfant de 11 ans.) Il m'a dit que oui. Il m'a expliqué le jeu de son mieux avec son anglais limité, et on a joué un peu. Ça a semblé le distraire assez bien. 

Il est retourné se coucher vers 3h50, je l'ai raccompagné à son édifice, puisqu'il était maintenant dans l'édifice M, et qu'il était venu nous voir dans le VT par habitude.

Je me suis recouchée à 4h, et je me suis rendormie presque aussitôt.

*

Le lendemain, j'expliquais à Nick que Marc avait encore eu des problèmes à dormir, et encore une fois, Nick m'a répliqué que oui, oui, il savait.

Woah, là, c'est moi qui s'était réveillée à 3h du matin cette fois, et Nick était définitivement K.O. quand c'était arrivé. Avait-il un troisième oeil lui permettant d'espionner les événements environnants tout en dormant?

"He knocked on our door at 1AM as well. I answered then."

Eh bien, sans le savoir, Nick et moi avions fait preuve d'un travail d'équipe exemplaire, en aidant Marc chacun notre tour. Chaque fois que l'un se réveillait, l'autre demeurait complètement K.O. Et la fois suivante, les rôles s'inversaient.

On était des vrais.

*

Mercredi, c'était la journée spéciale, où on allait faire de l'arbre-en-arbre.

Puisque nous avions beaucoup de jeunes, la moitié allait faire de l'arbre-en-arbre le matin, pendant que l'autre moitié allait à la plage. Et vers midi, on échangeait.

Puisqu'il faut des moniteurs à chacune des activités en tout temps, les moniteurs de nuit doivent être impliqués toute la journée. Donc pas de sieste matinale pour nous, bien que nous avions eu à gérer un enfant insomniaque une bonne partie de la nuit.

Nous étions sept moniteurs, et il fallait toujours quatre moniteurs à l'arbre-en-arbre. Une personne devait donc faire de l'arbre-en-arbre toute la journée, et ne pas aller à la plage. Sachant que ce n'était pas une option particulièrement attrayante pour les autres moniteurs, et étant traumatisée des périodes de plages pluvieuses et moches de l'an dernier où personne ne voulait rien faire, je me suis portée volontaire. Je n'avais pas tant envie d'aller à la plage de toute façon, avec ma peau qui brûle à rien.

C'est ainsi que je me suis retrouvée à faire de l'arbre en arbre de 9h à 16h.

Le matin: nous étions avec les plus vieux, pendant que les plus jeunes allaient à la plage. À l'arbre-en-arbre, chaque moniteur était en charge d'un groupe de 6 jeunes, et je me suis retrouvée avec six garçons du groupe de Michela. Sur le coup, je me suis dit "ouch", les gars adolescents ne sont pas mon public cible, en général.

Mais finalement, ça s'est vraiment bien passé. Les garçons étaient super drôles et gentils. Je ne me suis pas sentie comme la vieille plate stricte, j'ai pu les taquiner et ils le prenaient bien. L'un d'eux s'est planté "ben comme faut" pendant que nous attendions de grimper dans un parcours; il s'était appuyé contre une clôture montée avec une corde, qui s'est révélée vieille et fragile. Le poids d'un ado aura eu raison d'elle, elle a lâché, et notre ami a déboulé la petite pente avec la grâce d'un cochon qui danse.

Il a éclaté de rire, ses amis aussi, et moi aussi.

Et pour la première fois, j'ai pu tenter les parcours difficiles de cet établissement. À chaque fois que j'y étais allée l'année dernière, je m'étais retrouvée avec des jeunes effrayés, qui n'avaient pas le courage d'aller plus loin que le parcours numéro 4 (il y en a 8). Cette fois, mes ados n'avaient peur de rien, et nous nous sommes aventurés dans les parcours plus avancés. On a eu bien du fun.

Vers midi trente, il a fallu échanger les harnais avec le prochain groupe. Les plus jeunes venaient faire de l'arbre-en-arbre, et les plus vieux s'en allaient à la plage.

Mais moi, je restais là. J'ai englouti mon lunch pendant que les jeunes s'échangeaient les harnais, et puis c'était reparti.

Parmi la batch de plus jeunes, il y avait un malchanceux qui n'était pas assez grand pour faire les parcours avancés. Il était le seul, et par un poil, puisque quelques autres le dépassaient de très peu.  Je l'ai pris dans mon groupe, et Emily m'a donné ses enfants les plus peureux pour compléter. Nous allions faire les parcours 1 à 4 à notre rythme, et ensuite, Marli reviendrait de la plage pour venir chercher notre malchanceux, qui irait profiter de la plage à nouveau pendant que nous nous aventurions du côté des parcours difficiles.

Cette fois, ça allait beaucoup moins vite qu'avec mes ados téméraires. Nous avons pris notre temps dans les parcours, et il y avait aussi beaucoup plus de monde dans les files d'attente, puisque c'était l'après-midi. Nous devions donc attendre beaucoup plus longtemps entre les parcours.

C'est moins d'une heure avant la fin de la journée que nous avons complété le 4e parcours. Marli est partie avec notre campeur fun-size, et j'ai proposé à mes cinq survivants d'aller faire un parcours difficile. Elles étaient stressées (je dis "elles", car il ne me restait plus qu'un garçon dans le groupe autrement féminin), mais ont finalement accepté. Nous nous sommes donc dirigés vers le parcours numéro 5.

Il y avait une file d'attente, mais je jugeais que nous aurions juste assez de temps pour le finir. De toute façon, les jeunes devant nous étaient les filles du groupe de Muireann, qui avait dû quitter avec une fille qui ne voulait plus continuer. Mieux valait rester derrière elles, au cas où il y aurait un problème.

Lorsque ce fut notre tour, comme d'habitude, notre garçon Leonardo s'est lancé en premier. Il était dans notre groupe de peureux seulement parce qu'il était ami avec le garçon qui n'avait pas été assez grand. Il allait plus vite que les quatre autres.

Les filles ont suivi, et j'ai fermé la marche. Il nous restait 40 minutes avant d'avoir à rejoindre les autres à l'entrée.

*

Ça a pris du temps.

Avec le trafic de fin d'après-midi, et le fait que le parcours numéro 5 ne se réalise pas particulièrement rapidement (et aussi avec la fille du groupe de Muireann qui est restée coincée à mi-chemin et qu'une employée du centre a dû venir aider), nous prenions un peu de retard. Et puisqu'il n'était pas possible d'arrêter à mi-chemin et descendre, je commençais à stresser un peu.

À la moitié du parcours, je commençais à sentir que la journée d'escalade me rentrait enfin dans le corps et que mes muscles avaient envie de lâcher. À chaque obstacle, tous mes membres tremblaient, et je ne voulais que terminer le parcours en un seul morceau.

C'est à ce moment qu'une fille de mon groupe, maintenant quelques plateformes plus loin devant moi, m'a interpellée en me faisant des grands signes avec ses bras. Elle était plutôt éloignée, alors je n'ai capté qu'une partie de ce qu'elle m'a crié.

"Leo .... .... fell."

Leo... tombé?

Dans mon état d'épuisement avancé, je ne trouvais même plus en moi la force de paniquer. Ou même de réaliser qu'il était en réalité impossible de tomber, avec le système à double carabins que nous utilisions. Tout ce que je me disais, c'était que je n'avais pas les capacités mentales de dealer avec ça là maintenant.

J'ai parcouru les plateformes des yeux, et rapidement, j'y ai repéré Leonardo, qui était bien sain et sauf sur sa plateforme, mais à qui il manquait définitivement quelque chose.

Sa casquette.

Cet enfant, je ne l'avais jamais vu sans sa casquette. Quand je les réveillais le matin, il était toujours déjà levé, sa caquette bien enfoncé sur le crâne, et le soir quand je les couchais, il l'avait encore sur la tête. Je lui avais demandé s'il dormait et se douchait avec, et il m'avait lancé un regard de "ben là, franchement."

Bref, Leonardo était casquette-free, et quand j'ai baissé les yeux, la casquette était là, à 10m sous nos pieds, au milieu de la forêt. 

J'ai crié à Leonardo que nous irions la chercher à la fin du parcours; il a hoché la tête, puis continué.

Plus tard, Muireann est venu collecter ses filles à la fin du parcours. Du haut de ma plate-forme, je lui ai crié de venir ramasser la casquette que je lui pointais vaguement, ce qu'elle a fait, à l'aide de mes indications 0% efficaces, avec 10 mètres de distance entre nous.

Nous avons terminé le parcours, puis rejoint le reste du groupe juste à temps pour enlever les harnais et attendre l'autobus.

Nous allions revenir à Wernfels juste à temps pour le souper, et après, ce serait le programme du soir.

Niveau d'énergie: 0.

Il allait falloir faire semblant d'être éveillés et énergiques.

*

Après deux nuits sans sommeil, notre jeune Marc a finalement craqué. Il a appelé ses parents, il voulait rentrer.

J'ai parlé au papa au téléphone, on a essayé de trouver une solution. Le problème, c'était en fait le dortoir dans lequel il était: les quelques plus vieux avec qui il était faisaient toujours la fête le soir. Marc avait le sommeil léger, ça l'empêchait de s'endormir. Mais les alternatives étaient limitées.

Ils ont finalement décidé de venir le chercher pendant la soirée. C'était un peu compliqué, puisque c'était la soirée où nous amenions les jeunes dans la forêt, mais Marli s'est portée volontaire pour rester avec Marc, et l'aider à faire ses valises, puis attendre ses parents.

Nous étions déçus d'en perdre un autre, mais la bonne nouvelle dans tout ça: Nick et moi allions pouvoir dormir sans interruption cette nuit-là.  

Wow, le luxe.

Au programme du soir: Stratego dans la forêt. C'était bien, parce que les préparatifs étaient moindres. Pendant que Sophia et moi préparions le Meurtre et Mystère de la veille, Nick avait préparé les cartes pour Stratego, avec les rôles que chaque équipe distribuait à ses membres. Nous avons rassemblé tout le monde dans la salle habituelle à 19h15, afin d'expliquer le jeu dans un environnement contrôlé. J'ai expliqué de façon aussi concise et visuelle que possible (avec Nick et Sophia pour représenter les joueurs des équipes britanniques et américaines dans mes exemples). Lorsque tout le monde a semblé comprendre, nous avons rassemblé le matériel, avant de nous mettre en marche: la forêt était à 20 minutes de marche.

Michela est venue me voir pendant que nous préparions tout le monde à partir, et elle m'a glissé quelques mots qui m'ont surprise.

"That was an honour to watch. Some weeks, I've seen the explanation of this game go very wrong, and kids be so confused during the game. That was so clear. Wow."

Les lecteurs assidus de ce blog sauront que Caroline est de nature parfois insécure. (Juste un petit, petit peu.) Ils sauront alors à quel point ces paroles auront fait chaud au coeur.

C'est d'ailleurs cette semaine-là à Wernfels que j'ai commencé à constater mon évolution.  Les premières semaines de juillet, avant la formation, avaient été dures car c'était un abrupt retour, et j'avais perdu la twist d'être monitrice de camp, un rôle qui exige beaucoup plus d'énergie constante (et de patience) qu'être monitrice de langues dans une école.

Ensuite, les premières semaines après la formation avaient été dures parce que c'était le retour avec les ados, et bien que j'avais travaillé avec eux toute l'année en Espagne, j'ai étrangement plus de facilité avec eux dans un cadre scolaire (où il est plus facile d'être perçue comme étant cool, en comparaison avec les classes régulières qu'ils perçoivent comme ennuyantes) que dans le cadre d'un camp d'été, où ils se sentent généralement trop vieux ou trop cool pour toute activité.

Bref, j'étais passée au travers de plusieurs semaines épuisantes, et pour la première fois, en cette semaine cinq, je commençais à réaliser que je rushais pas mal moins. Les explications se passaient bien, les jeunes participaient et semblaient apprécier ma personne. C'était en partie parce que nous avions un bon groupe de jeunes cette semaine-là, nous étions chanceux; mais je pense que nous étions tous aussi un peu plus en possession de nos moyens, et meilleurs à notre travail.

Alors qu'à la semaine un de la saison estivale, j'avais du mal à projeter ma voix pour me faire entendre d'un groupe de 25 jeunes, en cette semaine cinq je me faisais facilement entendre d'un groupe de cinquante. Pendant le Meurtre et Mystère, où il y avait eu beaucoup de déplacements, les moniteurs m'avaient par après dit, en riant, qu'ils avaient été capables de m'entendre aux quatre coins du château. 

Et pendant nos parties de Stratego dans la forêt ce soir-là, j'entendais l'écho de ma voix résonner loin, presque autant que mon sifflet.

Est-ce que c'est ça qu'on appelle le character development? (Mais, dans la vraie vie, là.)

*

J'avais été contente d'aller à Wernfels pour la 5e semaine, principalement parce que je prévoyais passer mes après-midis dans la piscine, à chaque jour.

La réalité fut toute autre.

J'étais allée dans la piscine un peu lundi matin, mais il avait plu en après-midi.

Mardi, nous avions préparé le Meurtre et Mystère toute la journée, en plus de gérer le chaos des changements de chambre après le départ de Peter. Pas le temps.

Mercredi, nous étions à l'arbre-en-arbre.

Jeudi était ma dernière chance, et j'avais hâte, car nous n'avions rien à préparer pour notre activité du soir.

Alors évidemment: il a fait froid toute la journée.

Pas de chance.

*

Jeudi soir, après le programme du soir, Nick et moi avons dû monter la garde devant les différents édifices de dortoirs, car plusieurs jeunes essayaient de se sauver.

À chaque fois que je me rendais à l'édifice M pour vérifier les chambres, je voyais par la porte ouverte de l'édifice que deux garçons grimpaient les escaliers vers le rez-de-chaussée. Quand ils me voyaient approcher, ils viraient de bord assez vite. Ils étaient dans leur chambre avant que je ne rejoigne leur étage, alors je n'étais pas certaine de qui il s'agissait. Mais la troisième fois que j'ai visité l'édifice, j'ai trouvé Muireann avec les deux garçons en question. Ils avaient essayé de se sauver pour une 3e fois, et cette fois étaient arrivés face à face à Muireann, qui rentrait se coucher. Il s'agissait de Jordi et Thomas, les deux amis de Marc.

Quand ils sont rentrés dans leur chambre, je me suis pris un livre, et je me suis installée à l'entrée de l'édifice M pour lire, et monter la garde en même temps.

Peu après, j'ai entendu toute une commotion un peu plus loin, près de l'édifice VT. Je suis allée voir, et j'ai trouvé Nick avec quelques ados de l'édifice VT. Nick m'a expliqué à voix basse que, selon la rumeur, les jeunes essayaient d'aller voler nos bonbons dans l'édifice central. Et on avait donc toute une épidémie de fuites on our hands.

Finalement, il s'est avéré que les ados essayaient de se sauver pour aller souhaiter bonne fête à Michela, dont c'était l'anniversaire le lendemain. Ils voulaient le lui souhaiter à minuit, et éventuellement, Nick a jugé qu'il était plus simple de les escorter vers Michela à minuit plutôt qu'essayer de les en empêcher et qu'ils se sauvent.

À minuit, une mini-fête d'anniversaire s'est déroulée sur la terrasse du château. Les garçons avaient un cadeau pour Michela: un popsicle fondu. Ils lui ont écrit "Happy B-Day Michela" sur le sol avec un jeu de cartes. Ils ont même twerké sur le mur à sa demande. 

C'est là que j'ai vraiment su que Michela a des pouvoirs magiques. Parce que pour faire twerker un ado de 15 ans...

Vers minuit trente, le malaise de Nick et moi en tant que moniteurs de soir a finalement convaincu Michela de renvoyer les garçons se coucher.

Mais pas avant de leur lancer de quoi alimenter un autre cauchemar pour les moniteurs de nuit:

"See you guys at 4AM, alright?"

Tout adulte aurait su que Michela blaguait.

Mais Nick et moi, nous savions que les garçons le prendraient au sérieux.

Oh misère.

*

La fin de la semaine approchait, ce qui signifiait que le Happy-ning, ce spectacle pour les parents, approchait aussi.

Et nous devions préparer une chanson de moniteurs.

La semaine précédente, pendant que j'avais été en congé et que je voyageais en Suisse, les moniteurs de Wernfels avaient offert une performance qui allait à tout jamais entrer dans l'histoire.

"Bohemian Rhapsody." Au complet. Avec paroles réécrites et chorégraphie pour aller avec.

Ils s'étaient mérité un standing ovation de la part des parents.

Et maintenant, on se retrouvait dans la position très difficile d'avoir à suivre cette performance maintenant légendaire.

Par chance, Muireann et Michela ont eu une vision, et un soir où l'inspiration s'est montrée fructueuse, elles ont écrite une version de "Mamma Mia", par ABBA.

Je ne sais pas si ça a battu Bohemian Rhapsody, mais ça s'est définitivement classé dans le Top 2-3 de l'été.

 

Monday we met your kids here at Wernfels

So sit back and relax, we got stories to tell

Look at us now, we are sleep-deprived

We don't know how we could even survive this week

Poor Michela can barely speak.

 

*cough cough cough*

Please don't fall from the tree!

OH MY GOD 

It's time to leave the beach

Nooooooo

 

Leolingo

Here we go again

Michela, Sophia and Muireann

Leolingo

We forgot to say

Caroline, Nick, Marli and Emily

 

Yeeesss, we sing camp songs all day

And gaelic football we play

Caroline, please don't take our phones away

Leolingo, we gotta let you know

We will miss you kids when they go

 

They try (to) cheat at the games

And they shout "UNFAIR"

Come up with team names

Like Canadian Bears

 

Look at them now

They ain't speaking Deutsch

We don't now how

But we suddenly took control

Teach 'em vocab and hit the woah

 

Even in English they start to complain

How have we not gone insane?

Oooh

 

Leolingo

Here to save the day

Green shirts, looking cool and sexy

Leolingo

We had so much fun

Your kids, loooved it when we made them run.

 

Yes, we went on a night hike

Kids, don't forget your flashlight

Why why

Did your kids stay up all night??

 

Leolingo

Repeat after me

Bye bye doesn't mean forever

Leolingo

All the games we played

Bye bye doesn't mean forever

*

La journée du vendredi a passé vite comme l'éclair.

Le matin, nous devions gérer l'opération de check-out de tout le monde, ce qui incluait de s'assurer que les chambres étaient bien propres avant que les femmes de ménage n'arrivent (question de ne pas laisser une mauvaise impression). Les jeunes pouvaient avoir leur téléphone dès que leur chambre au complet était vidée et propre. Nick et Sophia inspectaient, et quand ils approuvaient l'état d'une chambre, ils remettaient un petit papier de couleur aux jeunes pour qu'ils puissent venir me réclamer leur téléphone. Je leur donnais leurs téléphones quand ils me remettaient le papier et toutes les clés de la chambre.

Ensuite, il fallait vérifier le contenu de toutes les boîtes de matériel, indiquer ce qu'il fallait renouveler.

Après le dîner, les moniteurs ont emmené leurs groupes s'acheter de la crème glacée pas loin, puis nous nous sommes rassemblés pour la pratique du spectacle. Nous avons fait ça rapidement, et les jeunes ont eu un peu de temps libre avant le spectacle.

Et après le spectacle, il fallait paqueter la voiture, se faire payer, et partir.

La semaine précédente, ils avaient été tellement efficaces que Tobi avait payé la crème glacée aux moniteurs en partant. Mais cette semaine, nous avions plus de jeunes, donc un plus long spectacle. On a manqué de temps.

On s'est coincé dans la roulotte 100% brandée et 50% sécuritaire de Leolingo, et nous avons pris la route vers la gare de train qui nous ramènerait à Nürnberg pour la fin de semaine.

*

Cette fois, tout le monde voyageait pendant la fin de semaine (ils commençaient à réaliser que la fin de l'été approchait), alors Emily et moi nous étions réservé deux lits dans un dortoir à l'auberge Five Reasons, à Nürnberg. Tom et Claire étaient aussi en ville, mais puisque leur histoire d'amour bourgeonnante se voyait menacée par l'approche imminente de la fin de l'été, ils avaient préféré passer ce dernier weekend ensemble, dans un Airbnb juste à eux.

Dans les treize années d'existence de Leolingo, il paraît que plusieurs mariages s'en sont dérivés au travers des années. Mine de rien, travailler six semaines avec les mêmes personnes, dans un contexte aussi intense, ça rapproche.

Bref, la fin de semaine allait être plus intime, cette fois.

Ah, et j'aurais mon propre lit cette fois, donc déjà, c'était pas mal.

Vendredi soir, Emily et moi sommes sorties prendre un verre avec Tom et Claire.

Samedi, j'ai dormi jusqu'à 11h, puis je suis sortie poster mes cartes postales de la Suisse, La grande question: arriveraient-elles avant moi au Canada? (Spoiler Alert: non. Elles arriveraient le lendemain de mon retour.) Sur le chemin, je me suis acheté un cornet de crème glacée (les températures étaient remontées), et je suis ensuite allée manger des sushis. La nourriture allemande, elle est bien bonne, mais après deux mois... on se tanne du pain et des patates.

En fin d'après-midi, je suis allée visiter avec Laura le centre de documentation, un musée sur l'histoire nazi à Nürnberg.

Le centre de documentation.
Le centre de documentation.
Le centre de documentation.

Le centre de documentation.

Samedi soir devaient se produire des retrouvailles: Harrison, notre Australien fou de l'an dernier, passait par Nürnberg et voulait aller prendre un verre. Malheureusement, son train a été retardé, il est arrivé à minuit, et j'étais déjà couchée. Le lendemain, on s'est presque croisé à la gare de train, mais nous étions trop dernière minute pour attraper nos trains respectifs, nous n'avons pas pu nous permettre de faire un détour et nous dire bonjour.

Dimanche, j'ai rencontré Paul à la gare pour prendre le train de 13h vers Regensburg. André est embarqué à mi-chemin, à l'arrêt de Neumarkt. Muireann nous a rejoint à Regensburg plus tard, puisqu'elle partait de Munich.

La dernière semaine de camp commençait.

***

Chapitre 5: La rédemption (a.k.a, les semaines cinq et six)
Chapitre 5: La rédemption (a.k.a, les semaines cinq et six)

Semaine Six: Regensburg

Après cinq semaines comme monitrice de nuit, Andrea et Anne-Marie m'avaient réservé une surprise: non seulement j'étais de retour comme monitrice de jour, mais nous étions cette fois à un camp de jour, où les jeunes rentraient chez eux en fin d'après-midi. Pas de programme de soir, pas de nuits blanches à essayer de coucher les enfants.

Au début, j'étais déçue: je n'avais connu que les camps de nuit, et je les trouvais l'fun, bien qu'épuisants. Mais finalement, un camp de jour s'est révélé être la meilleure chose à la fin d'un été long et dur. Nous pouvions nous reposer bien comme il faut le soir, dans un appartement que Leolingo avait loué pour nous pour la semaine, et nous pouvions même faire des folies, comme prendre un verre de vin en planifiant le soir.

Oouh!

En plus, j'étais co-monitrice avec Paul, nous nous partagions un groupe. Cette année, ils essayaient de toujours mettre une personne supplémentaire à chaque camp, afin d'avoir quelqu'un pour gérer les problèmes s'il y en avait. Paul et moi travaillions ensemble, mais s'il y avait une crise à quelque part, je pouvais m'éclipser et aller aider au besoin.

Mais nous n'en avons pas eu besoin: la semaine s'est déroulée sans problèmes sévères.

*

Non, vraiment. Ce n'est pas le moment où j'écris "Ou, à tout le moins, c'est ce que je pensais!"

Une véritable semaine tranquille pour conclure l'été.

On aurait pas pu demander mieux.

Muireann avait les ados, André avait les plus jeunes, et Paul et moi avions les élèves de 5e année, donc de 11 ans. Mon groupe d'âge préféré, sans sarcasme. Ils sont assez vieux pour jouer à des jeux plus complexes, mais ne sont pas encore des ados. C'est là où la magie se passe, à mon avis.

J'étais un peu nerveuse au début: je n'avais pas été monitrice de jour depuis un bout, j'avais peur d'avoir perdu la twist. Mais finalement, nous avons su bien connecter avec nos jeunes. Ils nous aimaient bien, et bien qu'ils étaient un peu tannants par moments, nous avons eu une belle semaine.

Il y avait Max, un jeune du groupe de Tom à la première semaine. Pas toujours attentif, pas le plus participatif, mais je le faisais sentir cool en l'utilisant dans mes exemples (vu qu'il connaissait déjà les activités), et ça a donc bien marché avec lui.

Il y avait Fernando, un jeune que j'avais identifié comme un qui pouvait nous causer des problèmes; il était un peu moody, un peu timide, et semblait un peu imprévisible: on ne savait jamais s'il allait accepter le ridicule ou le prendre personnel. Mais finalement, on a su le gagner, et bien qu'il n'acceptait pas toujours le ridicule, il a toujours participé.

Il y avait Marianne. Plutôt distraite, plutôt tannante. C'est elle qui, voyant que Paul et moi ne parlions pas allemand, avait essayé d'embarquer le groupe dans des tentatives de nous faire passer des mots pas d'allure dans nos séances de vocabulaire. (Nous écrivions des mots en anglais que nous avions appris pendant la journée, et demandions aux jeunes de les traduire.) Mais après six semaines, nous connaissions juste assez de mots pour savoir quand ils essayaient d'écrire "pénis" ou "vagin" au tableau.

Ah, les jeunes.

Mais Marianne n'était pas méchante. Quand on embarquait dans ses niaiseries (quand elles n'étaient pas trop terribles, je veux dire), on gagnait son respect. Nous n'avons pas eu de problèmes sérieux avec eux.

En fait, je ne sais pas vraiment quoi raconter par rapport à cette semaine. Ironiquement, quand ça va bien, c'est plate pour le blogue!

Le matin, nous faisions des jeux avec nos groupes respectifs. L'après-midi, juste après dîner, nous faisions un grand jeu tous ensemble, typiquement dans le parc pas loin, puis nous divisions tout le monde en deux groupes: sport ou art, selon ce qui les intéressait le plus. Le premier jour, j'ai mené l'atelier de Lacrosse avec André, pendant que Muireann et Paul menaient un Newspaper Fashion Show. Les autres jours, j'ai fait l'atelier d'art, car c'est définitivement là que me sens le plus à l'aise. (Lacrosse, c'est l'un des quelques sports pour lesquels je me suis découvert un intérêt à travers les camps d'été, j'ai toujours beaucoup de plaisir à l'enseigner aux jeunes; mais du moment qu'on tombe dans le football américain, le rugby ou le football gaélique, PEACE. )

L'art est toujours un peu moins populaire, mais le mercredi a été l'exception: il faisait tellement chaud dehors, qu'après l'activité tous ensemble dans le parc, plus personne n'avait envie de faire de sport. Nous avons exceptionnellement eu les deux tiers du camp dans l'atelier d'art. Mais le reste du temps, nous avions entre 8 et 12 personnes.

Après la pause de l'après-midi, nous étions de nouveau dans nos groupes respectifs, typiquement à travailler sur les sketchs de théâtre qu'ils auraient à présenter aux autres groupes jeudi.

J'avais une réputation à maintenir: j'ai toujours eu au moins une équipe de mes groupes gagner la compétition de théâtre du jeudi. Cette semaine-là n'a pas été l'exception, bien que techniquement, l'équipe avec laquelle j'ai travaillé (Paul avait travaillé avec l'autre moitié du groupe) n'a pas gagné. Ils avaient de bonnes idées, mais l'exécution était difficile; il y avait beaucoup de déplacements, d'entrées et sorties de scène, ils se trompaient beaucoup.

Mais ce n'est pas grave: ils ont semblé apprécier le processus de création, et ils ont surmonté leur crainte de la performance devant public. C'est le plus important.

L'équipe qui a pratiqué avec Paul a gagné: ils avaient une histoire complète, facile à suivre, et comique. C'est la recette gagnante. C'est donc eux qui allaient présenter leur sketch aux parents. L'une des équipes du groupe de Muireann allait présenter le deuxième sketch; son groupe n'avait pas du tout été réceptif aux séances de théâtre, mais l'une des équipes avait miraculeusement produit une histoire décente, et même plutôt comique: Blanche-Siri et les sept nains, le conte de Blanche-Neige, revisité. (Oui, Siri, comme l'assistant Apple.)

Avec tout ça, vendredi est arrivé assez vite.

*

Vendredi matin, nous avons quitté l'appartement avec tous nos bagages, que nous avons apportés à l'école.

Le matin, j'ai laissé Paul par moments, pour aller vérifier le contenu des boîtes et préparer le Happy-ning.

Tout de suite après dîner, nous avons eu notre pratique générale, puis les jeunes ont eu un peu de temps libre avant le début du spectacle.

Nous n'avons pas eu le temps de pratiquer notre chanson de moniteurs pendant la journée, ce qui nous stressait un peu: nous n'avions pas réussi à créer un hit comme notre Mamma Mia de la semaine précédente. Nous avions une chanson intéressante, mais plutôt difficile à performer.

En plus, dix minutes avant le spectacle, un ado du groupe de Muireann a décidé qu'il ne voulait pas participer. Nos tentatives de le forcer à porter son chandail bleu Leolingo ont été la dernière goutte. Il a mis son sac sur son dos, et il est parti. Juste comme ça, avant le spectacle. Nous sommes allés chercher sa mère dans le public, qui était déjà prêt, mais même elle n'a pas su le ramener.

Et ce garçon, c'est son speaker que nous allions utiliser pour notre performance.

Nous étions donc, cinq minutes avant le spectacle, réduits à devoir chanter A cappella.

Wooohoo!

*

Time for sunrise, you know how I feel

Sun in Paul's eyes, you know how he feels

Time for exercise, you know how they feel

It's a new dawn, it's a new day, it's a new caaaamp

For me

And I'm feeling green.

 

Kids in the tree, you know how I feeel

Kids runnin' round, you know how I feel

Caro scraped her knee, you know how she feels

It's a new dawn, it's a new day, it's a new camp

For me

And I'm feeling green.

 

They won't get off their chair, you know what I mean, don't you know

They think it's all unfair, you know what I mean

And these young kids, are some new kids, and some bold kids

And I'm feeling green.

 

Now that they leave, you know how I feel

No time to grieve, you know how I feel

Freedom is MINE!! You know how I feel

It's a new dawn, it's a new day, it's a new liiiiife

For me

And I'm feeling green.

*

Finalement, A Cappella, c'était peut-être pour le mieux. Si on se trompait, la bande sonore n'allait pas plus vite que nous. 

Quand je regarderais le vidéo plus tard, je verrais que c'était pas mal moins pire que nous n'en avions eu l'impression sur le coup.

On ne s'était pas trop humilié, finalement.

*

Après le spectacle, c'était la course: paqueter la voiture, se faire payer, tout ramasser. Et cette fois, il fallait laisser toutes les boîtes parfaitement rangées, car elles ne seraient pas retouchées avant l'été prochain. Il fallait remettre nos livres, guides et t-shirts que nous ne voulions pas garder.

Andrea avait la petite voiture cette semaine, et elle devait aller chercher Emily et Azalea au camp équestre juste après nous. Il n'y avait donc pas de place pour nous, mais la gare de train était tout près. On a coincé nos grosses valises dans le coffre avec le matériel, et nous avons couru jusqu'à la gare pour attraper le train de 17h18.

(Nous sommes arrivés à la gare à 17h16. Nous l'avons attrapé de justesse.)

Une fois à Neumarkt, nous avons dû attendre un peu qu'Andrea nous y rejoigne, après avoir déposé Emily et Azalea (et tout le matériel) à la maison.

Puis nous avons rejoint tous les autres moniteurs chez Andrea, pour la fête d'aurevoir.

*

Nous soupions dans la cour, l'alcool était à volonté (mais Andrea surveillait ceux à qui elle devait couper l'accès), et la musique jouait à tue-tête. Nous avons tous eu droit à un petit cadeau. Tout le monde a reçu un fauteuil gonflable, sauf Anne-Marie, Tito et moi, qui nous sommes mérité des cadeaux personnalisés. J'ai reçu un livre, qui n'aurait pas pu être plus personnalisé: c'était l'histoire d'un jeune homme et son chat.

J'aurais probablement pu me ramasser un fauteuil gonflable aussi, au nombre de moniteurs saouls qui ont semblé oublier le leur au départ. Je n'ai pas osé.

À 23h30, Andrea a appelé des taxis pour tout le monde, pour nous emmener à la gare de train. Elle nous avait réservé des chambres dans un hôtel à Nürnberg, pour notre dernière nuit.

C'est aussi à ce moment que j'ai récupéré les bagages que j'avais laissés chez elle au début de l'été. Moi qui avait été légère tout l'été, voilà que j'étais de nouveau à traîner toute ma vie sur mon dos. Et en deux mois, j'avais oublié comment transporter toutes mes valises efficacement, alors à la gare de Neumarkt, en ce vendredi 6 septembre, tard le soir, j'étais misérable. Carl et Matt ont dû m'aider à monter et descendre du train. Par chance, l'hôtel n'était qu'à deux pas de la gare de Nürnberg, parce qu'autrement, je n'y serais pas arrivé.

Une fois à l'hôtel, la réception m'a demandé mon nom et m'a donné la clé de la chambre qui m'avait été attribuée. J'étais avec Mary, qui dormait déjà, et Emily et Azalea qui faisaient encore la fête à quelque part en ville.

Je me suis écroulée dans mon lit et j'ai dormi.

*

Samedi matin, j'ai dû être la seule de tout notre groupe de moniteurs à profiter du déjeuner gratuit à l'hôtel. 

Quand je suis remontée dans la chambre, Azalea était déjà partie depuis longtemps. Mary se levait, et Emily traînait sa gueule de bois jusqu'à la salle de bain.

Depuis mon incident avec des punaises de lit l'an dernier, je traîne toujours des sacs poubelle avec moi, et ça s'est révélé utile à plusieurs reprises. La nuit précédente, dans le train, Nick avait été un peu (beaucoup à la folie) malade. J'avais fourni le sac poubelle pour le dégât.

Et en ce matin du lendemain, alors que j'annonçais à Emily que le check-out était à 11h et qu'elle devait donc évacuer avec nous dans 20 minutes, j'ai fourni le sac poubelle qui servirait à isoler ses vêtements pleins de vomi de la veille.

L'hôtel où nous étions était complet pour les nuits qui suivaient, alors j'avais réservé un lit dans un dortoir au Five Reasons pour les trois nuits qui me restaient en Allemagne.  Il allait juste falloir pousser toutes mes affaires sur les 10 minutes qui séparaient les deux établissements.

Emily, allongée sur le plancher de la réception, s'est réservé un lit au Five Reasons aussi avec l'aide de mon téléphone. Mary s'était réservé une chambre dans le même hôtel où nous avions passé la nuit, mais s'était trompée dans les dates. Après un peu d'obstinage avec la réception, qui a confirmé qu'il n'y avait plus de places ce soir-là et qu'aucun remboursement n'était possible, elle s'est réservé un lit au Five Reasons avec nous.

Nous trois, accompagnées de Nick, qui avait un bus plus tard en début d'après-midi, nous sommes donc dirigées vers le Five Reasons pour y laisser nos bagages. Par chance, Nick s'est proposé pour aider avec les miens. Après avoir laissé les bagages, nous sommes allés déjeuner (et surtout prendre un café) pas loin, et j'ai payé le café à Nick pour le remercier. Mes valises, elles sont vraiment chiantes à traîner. Surtout qu'elles n'étaient plus aussi bien organisées qu'elles ne l'avaient été au moment de partir d'Espagne, en juin.

Nick est parti en début d'après-midi. Mary, Emily et moi étions dans des chambres différentes, ayant réservé séparément. Nous nous sommes reposées le reste de la journée, et nous sommes retrouvées pour le souper seulement.

Le lendemain, Emily est partie en matinée. Mary et moi sommes allées faire du lavage, et avons déjeuné en même temps.

Ça a été une autre journée paresseuse. Nous sommes sorties pour souper, nous avons mangé des sushis pas trop loin de l'auberge.

Puis, lundi matin, c'est Mary qui s'envolait pour sa prochaine destination: Prague. Elle avait encore trois semaines pour voyager avant de rentrer en Australie. Les vols Australie-Europe sont chers, alors elle voulait rentabiliser l'expérience.

Après deux jours à foirer, je me suis botté le derrière pour être plus productive le lundi, qui était aussi ma dernière journée. Je suis allée faire une visite guidée gratuite de la ville. J'ai dîné dans un restaurant, puis je suis allée manger de la crème glacée à un endroit qui avait été recommandé par le guide du matin.

Puis, en soirée, j'ai réorganisé mes valises de mon mieux, en vue du lendemain,

Dernière journée à Nürnberg.

Dernière journée à Nürnberg.

*

Un voyage de 24 heures pour rentrer à la maison,

Je me suis levée à 5h30, pour aller attraper un bus à 6h45.

Qui ne s'est jamais pointé. À 7h15, j'ai dû prendre la décision d'aller à la gare de train y acheter un billet de train à la place. Je devais aller à Munich pour y prendre mon vol, je ne pouvais pas me permettre d'être en retard. Le train est plus rapide que le bus, donc pas de problème.

Mais ça m'a coûté le quintuple du prix. Ouch.

À Munich, j'ai pris le métro jusqu'à l'aéroport, où j'ai pris un vol vers midi.

Une fois à Paris Charles-de-Gaule, il fallait changer d'aéroport, car la deuxième partie du voyage se faisait à Paris Orly. J'ai donc repris tous mes bagages, et pris le bus.

À Orly, j'ai ré-enregistré tous mes bagages, et j'ai pris mon vol vers Montréal.

Je suis arrivée à Montréal à 22h.

J'étais enfin à la maison, et j'avais une semaine pour en profiter, avant la prochaine aventure.

Un an aux Territoires du Nord-Ouest.

Rédigé par la-grande-fugue

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